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EAN : 9782742740994
132 pages
Actes Sud (13/11/2002)
3/5   1 notes
Résumé :
Vingt auteurs vivant dans des pays confrontés à des épisodes de violence, de conflits, témoignent. Vingt textes écrits pour l'association "à ciel ouvert" sur le thème de la paix. Après les lectures qui en ont été faites dans le cadre du Printemps des Comédiens, à Montpellier, et du Festival d'Avignon, les voici réunis en volume. En achetant cet ouvrage, vous participez au développement des actions engagées par l'association. Depuis sa création, "à ciel ouvert" œuvre... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Recueil de nouvelles par 20 auteurs originaires de 17 pays sur le thème de la paix, et donc de la guerre et donc de la résilience.
Dans ces textes sombres et douloureux, souvent poignants, chacun raconte une anecdote, un fait divers, un drame, ou exprime un point de vue philosophique ou poétique évoquant cette notion de résilience, mais renvoyant aussi à l'universalité de la souffrance.

Les histoires sont complexes, il n'y a pas les bons et les méchants, chacun porte en lui-même un bon et un méchant qui s'expriment selon les circonstances.
Ainsi, l'Algérien Arezki Mellal visite Oradour-sur-Glane pour « comprendre comment dix ans plus tard vous seriez dans nos villages de Kabylie et des Aurès (…), vous alliez faire subir ce même sort à d'autres hommes, d'autres femmes, d'autres enfants. Vous résistants, vous libérateurs, vous rescapés. »
Désabusé, il nous renvoie à la figure l'inanité de nos déclarations. « Et, assassins, vous avez osé ajouter à Oradour : ‘Plus jamais ça'. »

De son coté, le Palestinien Ibrahim Souss fait un rappel historique intéressant et amer sur l'apport des différentes communautés à la ville de Jérusalem, distinguant celles qui « déposèrent un héritage, alors que d'autres disparurent sans laisser de trace. » (…) « Tout Arabe, musulman ou chrétien, s'identifie dans son architecture, dans ses pierres » tandis que « les juifs y ont laissé leur mémoire ».

L'Afghane Spôjmaï Zariâb clôt le recueil par une nouvelle triste. Dans un pays en guerre, un enfant demande ce qu'est la paix à sa mère désespérée qui se sent incapable de lui répondre. Alors elle cherche un dictionnaire. « Il n'en reste plus qu'une moitié au milieu d'autres livres calcinés. le mot ‘paix' a été consumé. »


Mahi et Aziz Binebine, Maroc
Mahmoud Darwich, Palestine
K. Sello Duiker, Afrique du Sud
David Grossman, Israël
Chenjeraï Hove, Zimbabwe
Jabbar yassin Hussin, Irakien
Lidia Jorge, Portugal
Gil Jouanard, France
Sorour Kasmaï, Iranienne
Christian Lecomte, Algérie
Arezki Mellal, Algérie
Gcina Mhlophe, Afrique du Sud
Senadin Musabegovic, Bosnie
Hubert Nyssen, Belgique
Elsa Osorio, Argentine
William Ospina, Colombie
Leonardo Padura, Cubain en Angola
Ibrahim Souss, Palestine
Salah Stétié, Liban
Spôjmaï Zariâb, Afghanistan
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Pour Ne Pas Oublier
       
J'ai appris que la guerre contient tous les éléments d'une spirale qui se nourrit d'elle-même. Voilà pourquoi la violence est si insatiable et la paix si éphémère. ...
Laborieuse, minutieuse, attentive, quotidienne, vigilante. ... Je persiste à croire que la paix ne s'obtient que si l'on est persuadé qu'elle n'est pas dans notre naturel, mais dans notre désir, un désir construit.
...
Il faut que les pays s'évertuent à promouvoir de nouvelles ententes, de nouvelles discussions, une nouvelle hiérarchie de valeurs, qu'ils exigent en permanence et activement des éclaircissements.
       
– Lídia Jorge
(Traduit du portuguais par Geneviève Leibrich)
       
*
       
L'Immortel
       
Je me nomme la Paix. Je suis immortel puisque je suis sans mémoire. J'ai traversé toute l'histoire, seul, fuyant d'une contrée vers une autre. Cependant, je ne me souviens de rien de ma longue vie. ...
Ne craignez rien ! Mes attributs sont humains : j'ai une date de naissance, mais hélas oubliée, je porte un nom propre, j'aime la vie... j'habite sur la terre depuis la nuit des temps. C'est moi l'inventeur de la flûte de roseau, j'ai appris aux premiers hommes l'art de la semence. C'est moi le créateur de l'amitié entre le cheval, le chameau et l'homme. C'est moi qui ai martelé les premiers métaux bien avant Vulcain, créant ainsi la charrue et le pendentif. J'ai sculpté la pierre et fait cuire la brique, j'ai dessiné la première lettre sur l'argile, je suis toujours vivant et je ne mourrai pas.
Je suis de la dynastie des immortels comme les arbres, les nuages et les cieux. Je suis un immortel sans mémoire, car la mémoire est donnée aux hommes éphémères. Je suis parmi vous, je vous suis antérieur, et ceux que je rencontre me racontent mes périples. La mémoire de la veille n'est pas effacée encore, et le jardinier qui m'accompagne m'en rapporte les détails. ... Et je ne veux plus quitter ce jardin. Les bûchers se préparent de toute part. Savez-vous que le feu annonce la fin de mon immortalité ? Moi qui ai traversé le temps en fuyant les brasiers.
Je ne suis pas lâche, mais comme les hommes j'aime la vie. Je veux me reposer en aimant la fleur, dans un grand jardin comme la terre.
       
– Jabbar Yassin Hussin
       
Extraits, pp. 46-9 / 40-5
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