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EN 1937, Varlam Shalamov, un jeune auteur soviétique en plein essor, fut envoyé en prison pour payer ses péchés idéologiques. Il a passé 22 ans dans la Kolyma, au nord-est de la Sibérie, où le gouvernement soviétique exploitait une vaste exploitation aurifère. Il a survécu, il a regagné sa liberté, et pu décrire ses expériences.
''Vivre'' (à Kolyma) signifie corruption, douleur, humiliation jusqu'à ce qu'il n'y ait plus d'humiliation possible, puis la mort. « Manger » (dans le camp de travail) signifie faire bouillir des aiguilles de cèdre pour obtenir de la vitamine C, ronger désespérément un cochon congelé avec des dents descellées par le scorbut, puis mourir de faim. ''Travailler'' (dans la mine d'or) signifie des doigts infirmes en permanence, aptes à saisir une pioche mais ne pouvant plus se refermer sur un stylo, puis la mort. ''Mort'' (par 60 degrés en dessous) signifie d'innombrables cadavres enterrés dans des fossés où le pergélisol empêche la décomposition ; au tibia de chacun est attachée une étiquette en contreplaqué avec un numéro.
Shalamov écrit sur sa désintégration personnelle; il déclare clairement que les qualités humaines de sensibilité, de moralité, de compassion sont devenues pour lui les plus pures fictions. Sollicité une fois par son chef de chantier pour rédiger une lettre de supplication à l'usage du patron, Shalamov échoua, malgré son désir d'une récompense : ''Je n'étais pas à la hauteur - et non pas parce que l'écart entre ma volonté et la Kolyma était trop grand, non pas parce que mon cerveau était faible et épuisé, mais parce que dans ces plis de mon cerveau où étaient stockés les adjectifs extatiques, il n'y avait rien d'autre que de la haine. une fiction, un conte de fées, un rêve ; seul le présent était réel. » Chaque histoire tourne autour de la dégénérescence, et l'exemple le plus frappant se produit dans « Les lépreux ». Pendant la Seconde Guerre mondiale, les léproseries ont été détruites et les lépreux ont souvent cherché refuge dans les camps ; à la Kolyma, où les engelures et les amputations étaient courantes, les lépreux n'étaient pas remarqués.

Les '' âmes mortes '' de Gogol c'est une astuce par laquelle des serfs morts sont transformés en profit par un manipulateur intelligent. Les « âmes mortes » de Shalamov sont les vivants. Leurs âmes sont mortes, leurs corps vivent, et ils deviennent simplement ''un sous-produit de la mine.'' dans le premier récit ''Graphite- l'homme d'affaires” - un certain Kolya échange sa nourriture pour une capsule de dynamite, puis il négocie les rations de deux de ses amis, en échange il leur offre l'avantage inestimable de se joindre à lui pour tenir la charge et faire disparaître leurs mains. « le bonheur de Kolya a commencé le jour où sa main a été arrachée », car il ne sera plus obligé de travailler à la mine.
Dans un autre récit Chris est convoqué au quartier général, s'attendant à entendre sa condamnation à mort, mais en chemin, il est ravi de trouver quelques pelures de navet gelées dans la neige, et il les fourre dans sa bouche. Shalamov se décrit comme l'une des âmes mortes. Faisant le récit d'un passage à tabac qu'il a reçu, il remarque avec désinvolture : « le pied botté de Fadeev m'a donné un coup de pied dans le dos, mais une soudaine sensation de chaleur m'a envahi et je n'ai ressenti aucune douleur. Si je devais mourir, ce serait encore mieux. » Presque tout le monde dans le livre partage ce sentiment.

Les intellectuels et les idéologues, suggère Shalamov, sont les plus vulnérables à la dégradation. Les prisonniers au premier plan de son récit sont des politiques - professeurs d'université, journalistes, ingénieurs, maires, écrivains - tandis que dans l'ombre planent les criminels, mieux organisés et plus en sécurité. Dans le récit „La Taïga dorée'' le narrateur choisit la couchette la plus basse : ''Il fait froid ici, mais je n'ose pas ramper plus haut, là où il fait plus chaud, car je ne ferais que tomber. ... S'il doit y avoir un combat pour les couchettes inférieures, je peux toujours ramper en dessous.'' Les seuls survivants probables du camp sont les criminels endurcis, qui s'arrangent pour pouvoir refuser de travailler, et les intellectuels les plus faibles , qui ne peuven pas travailler. Évidemment, cette observation a la force d'une parabole sur les rapports de force dans l'État soviétique, mais c'est aussi peut-être une description troublante et précise de la réalité générale, que Shalamov veut que nous gardions à l'esprit.


Le livre soulève aussi la question de savoir comment l'imagination peut prévaloir dans certaines circonstances épouvantables. Comment un homme peut-il vivre pendant une longue période une existence complètement déshumanisante et ensuite écrire à ce sujet ? Si une personne devient une fonction de son travail, si elle devient aliénée de tout ce qu'elle avait tenu pour important en tant qu'être humain, si ses croyances sont écrasées, sa morale ridiculisée et ses aspirations réduites à des rêves de pain, qu'est-ce qui soutiendra sa créativité ?

Mais ce livre existe et nous montre que, malgré une telle dégradation, Shalamov a survécu. Il y a des réserves, même à la Kolyma - si l'on a la chance de s'imposer physiquement. « Je sais, écrit Shalamov, que chacun a quelque chose qui lui est le plus précieux, la dernière chose qui lui reste, et c'est quelque chose qui l'aide à vivre, à s'accrocher à la vie dont nous étions être si instamment et obstinément privé. ... ma dernière chose était le vers.'' La littérature, laisse-t-il entendre, était fusionnée avec la passion. La littérature était sa façon de survivre. La littérature devint sa façon de haïr, et la haine était la dernière émotion qui lui restait avant l'indifférence. Surtout, la littérature était sa façon de se souvenir qu'il avait été un jour humain.

© Mermed
Lien : http://holophernes.over-blog..
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Treize récits : treize courts récits constellant dix-sept ans de captivité dans les camps de la Kolyma.
Tour à tour inhumain, violent, plein d'espoir ou de colère, de rencontres sincères ou de solidarité, de petites escroqueries ou de grandîmes trahisons, ces récits épars retracent la vie dans toute sa vérité au goulag.
Un récit puissant sans faux-semblant…
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Un livre qui m'a transformée, écrit dans une langue simple en apparence, mais en réalité savante dans le détail... le réel du pire goulag dans un livre de pure littérature. J'ai découvert ce livre en lisant "Dans les geôles de Sibérie", autre livre de grande littérature dont parlait Pierre Michon, autre auteur majeur... de lectures en lectures, on voyage dans les textes et les émotions...
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Étant passionné de littérature russe, j'avoue être un peu biaisé par rapport à cette lecture mais elle n'en est pas moins sensationnelle pour autant.
Grâce aux Récits de la Kolyma (région inhospitalière du nord-est de la Russie), le lecteur prend l'ampleur de la vie au goulag dans toute sa crudité, sa froideur et son inhumanité. Les histoires contées par Chalamov sont terriblement belles car elles blessent autant qu'elles guérissent. Quelque part au fil de ces pages, j'ai perdu mon innocence mais j'ai gagné en humanité.
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Récit d'un crevard


Dans les mines aurifères de la Kolyma, il faut quinze jours pour devenir un crevard selon Varlam Chalamov qui passa dix-sept ans au Goulag, connut des milliers de crevards et en fut un, lui-même, à de multiples reprises.

Etre un crevard, c'est toucher le fond, être au bout du bout, ne plus pouvoir penser plus loin que l'heure qui suit, perdre la mémoire, celle des noms et celle des visages, ne plus parler. Un crevard utilise, au maximum, vingt mots dans une journée qui ont, tous, rapport à son obsession, son seul horizon : posséder un morceau de pain rassis de trois jours qu'il sucera, mâchera pendant des heures.

Varlam Chalamov aurait dû mourir mille fois. Il ne sait d'ailleurs pas lui même comment il a survécu si ce n'est grâce, après un énième séjour à l'hôpital, à un médecin qui fit de lui un aide-médecin. Il nous raconte son quotidien, ainsi que celui de milliers d'hommes et de femmes, fait de souffrances, de cruautés, de violences, de haines, de privations.

Il nous dresse, en détail, le portrait de personnes qu'il a bien connues mais aussi d'anonymes que la Kolyma a engloutis à tout jamais. Il n'y a pas de mots assez forts pour parler de cet ouvrage, il est impossible à résumer, à appréhender, il faut le lire pour "savoir" ou du moins commencer à comprendre.

C'est une lecture exigeante, éprouvante, terrifiante qu'il vaut mieux étaler dans le temps pour mieux absorber, assimiler ce récit, s'en imprégner lentement, ne serait-ce que par respect pour l'auteur et ses compagnons.

Est ce un livre désespéré ? Malheureusement non pour Chalamov, car pour lui, c'est à cause de l'espoir que tout cela est possible. Pour l'auteur, les nazis n'auraient jamais pu conduire les gens jusqu'aux chambres à gaz si l'espoir n'était pas demeuré en eux et ainsi donc, les tortionnaires et bourreaux de la Kolyma n'auraient jamais pu tuer, pendant des années, par le travail et les privations, ces hommes et ces femmes : l'espoir empêche de se révolter, il amène la résignation, l'acceptation parce qu'avec lui, il existe peut-être encore une façon de survivre.

Le crevard, lui, l'espoir, il s'en fout, il n'a même plus la force d'y penser...

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Lecture fastidieuse, fragments glacés, qui bouleversent. Un texte qui tiens du corps, organique, décharné, pourrissant. le miracle insensé de la survie de Chalamov, les incroyables saignées infligées au peuple et à l'âme russe par le communisme stalinien.
On le lit parfois en diagonale, ce qui permets d'aller au bout, le dernier des groupes de récits étant à mon sens le plus fort, celui qui rassemble le vécu avec comme une distance. Et la question en filigrane: pourquoi aie-Je survécu?
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La Kolyma est une région de l'Extrême-Orient russe. Elle est surtout accessible par avion ou bateau, d'où la désignation du reste de l'Union soviétique sous le terme de 'continent', bien que la Kolyma ne fût pas une île au sens propre du terme.

Le sous-sol de la Kolyma est riche en matières premières (or, charbon…), mais son climat est hostile (températures parfois inférieures à - 50°C). Pour exploiter ces richesses et étouffer toutes velléités d'opposition, le régime soviétique expédia des millions de personnes en camps de travail, essentiellement sous Staline. Les chances de survie y dépendaient notamment des travaux exigés (le travail en cuisine était l'idéal, permettant de chaparder de la nourriture, tandis que dans les mines un homme s'épuisait en quelques semaines), et du motif de condamnation. Les condamnés de 'droit commun' avaient un traitement de faveur par rapport aux 'politiques', et faisaient régner leur loi dans les camps.

Alexandre Soljenitsyne (1918-2008) a minutieusement décrit et analysé le Goulag dans son essai intitulé « L'Archipel du Goulag ».
Evguénia Sémionovna Guinzbourg (1904-1977) a rapporté des témoignages émouvants de ses passages dans les prisons du NKVD puis dans des camps de travail forcé.

Comme Soljenitsyne et Guinzbourg, Varlam Chalamov (1907-1982) a travaillé dans ces camps, lui de 1929 à 1931 puis de 1936 à 1951.
Tous trois ont été condamnés au titre de l'article 58 du code pénal, qui permettait aux autorités de condamner quiconque sans motif après un simulacre de procès (débats non contradictoires, prise en compte d'aveux extorqués par ruses ou tortures et de témoignages fabriqués). Chalamov survécut grâce à une hospitalisation puis à une affectation sur un poste d'aide-médecin après 1946 (le sigle 58 désignant le motif de sa condamnation avait exceptionnellement été effacé par un juge).

Une comparaison entre "L'archipel du Goulag" et les "Récits de la Kolyma" est intéressante. Les démarches d'écriture de Soljenitsyne et de Chalamov sont en effet très différentes. le premier souhaite ici constituer une regrouper et restituer un maximum d'information sur ce que fût le Goulag, expliquer les raisons de sa génèse, analyser les rouages de ce système esclavagiste, tout en montrant ses conséquences sur ceux qui en furent victime et sur l'ensemble du pays. Par contraste, son court roman intitulé "Une journée d'Ivan Denissovitch" est un témoignage du quotidien d'un détenu, avec une moindre ambition de contextualisation historique. Chalamov témoigne lui aussi du quotidien dans les camps, limitant souvent son propos à le décrire. Malgré des démarches et ambitions littéraires si différentes dans "L'archipel du Goulag" et dans "Récits de la Kolyma", ce qui est le plus marquant à la lecture successive de ces deux ouvrage, est très la grande similitude de l'univers concentrationnaire qu'il décrivent. C'est logique me direz vous puisqu'il parlent de la même chose : c'est vrai mais ils ont écrit une partie de leurs livres après leurs libération, et chacun aurait pu déformer les choses à partir de ses propres a priori. Or leurs divergences au sujet du Goulag n'ont pas porté sur les faits (hormis la présence d'un chat vivant relatée par Soljenitsyne dans un de ses romans, que Chalamov estimait impossible tant la faim y régnait), mais sur les conséquences de l'influence du Goulag sur les êtres humains vivant dans ce système : selon Chalamov rien de positif ne pouvait en naître. Il est possible que la déshumanisation qu'il constate explique son regard détaché décrit ci-dessous - sans jugement - sur les personnages et leurs actes.

Cet ouvrage de 1480 pages est composé d'environ 150 récits. Ces récits ne forment pas une autobiographie au sens propre du terme, puisque divers personnages y sont mis en scène à la première personne du singulier. Ils témoignent cependant de l'expérience de l'auteur et de ce qu'il a vu dans les camps de travail forcé soviétiques.
Il y montre la souffrance physique à laquelle la plupart des détenus politiques furent soumis : notamment la faim, le froid, des journées de travail harassantes, le manque d'hygiène (poux), la maladie (scorbut, dysenterie…), etc. La mort est montrée comme une banalité, y compris quand elle résulte de la violence de codétenus ou de gardiens, ou du suicide. La souffrance morale est également présente, d'autant que beaucoup de détenus politiques sont présents pour des infractions qu'ils n'ont pas commises.

Le style de Chalamov est descriptif. Il raconte des faits et relate des dialogues, et ce avec un regard neutre. Il montre aussi les comportements des personnages - souvent choquants pour le lecteur – sans les juger.
Pour lui, les camps sont une école de déshumanisation ; au camp, moralité et survie sont généralement incompatibles.

Malgré la gravité du sujet, la lecture de ces récits n'est jamais pénible. le ton détaché voire cynique adopté par l'auteur permet en effet au lecteur de conserver une certaine distance avec la cruelle réalité décrite.

Je recommande très vivement la lecture de ce monument de la littérature russe. Je conseille d'ailleurs de commencer d'emblée par cette édition Verdier, plutôt que par une autre édition disponible en version française qui ne comporte que des extraits choisis.
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Des récits, les faits. C'est la force de ce livre. A quoi l'on pense dans de telles conditions de vie, le miracle d'être encore vivant le lendemain.
Impressionnant
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Il est absolument impossible de résumer une telle accumulation de situations aussi monstrueuses (ouvrage de 1500 pages). En effet, Varlam Chalamov a passé 17 années de sa vie dans les ignobles camps de concentration du Goulag, notamment, dans ceux de la Kolyma en Sibérie, par des températures avoisinantes, 10 mois sur 12 : -30°, voire -50°.

Comme l'écrit avec humour Varlam Chalamov, page 36 :

« Au-dessous de moins cinquante, un crachat gèle au vol ».

L'auteur a vécu l'horreur et la barbarie dans un monde dans lequel la vie d'un Zéka (prisonnier-esclave) n'avait aucune valeur.
Dès qu'un « crevard » (prisonnier) mourait : de faim, de froid, de maladie, d'épuisement, fusillé, etc., il était aussitôt remplacé par un autre esclave déshumanisé.

Ce chef-d'oeuvre de la littérature Russe est un témoignage fondamental pour l'Histoire, et la MEMOIRE de ces MILLIONS de victimes exterminées au Goulag par le régime totalitaire COMMUNISTE.

L'histoire de l'humanité est en même temps, tragiquement, l'histoire de l'INHUMANITE !

Confer également les précieux témoignages sur le thème du Totalitarisme, de :
Alexandre Soljénitsyne (L'archipel du Goulag) ;
Alexandre Soljénitsyne (Une journée d'Ivan Denissovitch) ;
Jacques Rossi (Qu'elle était belle cette utopie !) ;
Jacques Rossi (Le manuel du Goulag) ;
Evguénia S. Guinzbourg (Le vertige Tome 1 et le ciel de la Kolyma Tome 2) ;
Margarete Buber-Neumann (Déportée en Sibérie Tome 1 et Déportée à Ravensbrück Tome 2) ;
Iouri Tchirkov (C'était ainsi… Un adolescent au Goulag) ;
Boris Chiriaev (La veilleuse des Solovki) ;
Malay Phcar (Une enfance en enfer : Cambodge, 17 avril 1975 – 8 mars 1980) ;
Sergueï Melgounov (La Terreur rouge en Russie : 1918 – 1924) ;
Zinaïda Hippius (Journal sous la Terreur) ;
Jean Pasqualini (Prisonnier de Mao) ;
Kang Chol-Hwan (Les aquariums de Pyongyang : dix ans au Goulag Nord-Coréen) ;
Aron Gabor (Le cri de la Taïga) ;
Lev Razgon (La vie sans lendemains) ;
Pin Yathay (Tu vivras, mon fils) ;
Ante Ciliga (Dix ans au pays du mensonge déconcertant) ;
Gustaw Herling (Un monde à part) ;
David Rousset (L'Univers concentrationnaire) ;
Joseph Czapski (Souvenirs de Starobielsk) ;
Barbara Skarga (Une absurde cruauté) ;
Claire Ly (Revenue de l'enfer) ;
Primo Levi (Si c'est un homme) ;
Primo Levi (Les naufragés et les rescapés : quarante ans après Auschwitz) ;
Harry Wu (LAOGAI, le goulag chinois) ;
Shlomo Venezia (Sonderkommando : Dans l'enfer des chambres à gaz) ;
Anastassia Lyssyvets (Raconte la vie heureuse… : Souvenirs d'une survivante de la Grande Famine en Ukraine) ;
François Ponchaud (Cambodge année zéro) ;
Sozerko Malsagov et Nikolaï Kisselev-Gromov (Aux origines du Goulag, récits des îles solovki : L'île de l'enfer, suivi de : Les camps de la mort en URSS) ;
François Bizot (Le Portail) ;
Marine Buissonnière et Sophie Delaunay (Je regrette d'être né là-bas : Corée du Nord : l'enfer et l'exil) ;
Juliette Morillot et Dorian Malovic (Evadés de Corée du Nord : Témoignages) ;
Barbara Demick (Vies ordinaires en Corée du Nord) ;
Vladimir Zazoubrine (Le Tchékiste. Récit sur Elle et toujours sur Elle).
Lien : https://totalitarismes.wordp..
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Un livre prenant, époustouflant, écrit par un miraculé et qui dépasse tout ce que l'on a pu lire sur les goulags pendant que sévissait le "petit père des peuples".

L'auteur a été condamné durant la guerre pour avoir déclaré que Bounine était un classique russe. Ce crime abominable, ainsi que l'on pourra en juger, lui a valu l'application de l'article 58, alinéa dix réservé aux ennemis du peuple qu'il convient d'éliminer en leur appliquant les pires conditions de détention.

Les récits de la Kolyma sont une description unique de toutes les bassesses, humiliations et perversions humaines, mais aussi de ce que peut être l'instinct de survie.

La vie dans les camps du nord de la Sibérie est décrite dans ses moindres détails et l'on excusera les quelques répétitions et redites dans cette importante quantité de récits vécus.

On reste naturellement "marqué" par la lecture de cet ouvrage.
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