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EAN : 9782296107380
117 pages
Editions L'Harmattan (27/11/2009)
4.5/5   3 notes
Résumé :
Ce récit émouvant relate, avec les yeux d'une enfant, l'histoire d'une famille en Ukraine à l'époque de la Grande Famine de 1932-1933 - Holodmor - organisée par le pouvoir russo-soviétique sous Staline. La simplicité de narration de la vie de cette famille ordinaire lui confère la force de l'universalité, rendant ce témoignage représentatif du calvaire de centaines de milliers d'autres familles dans cette page tragique de l'histoire.
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Dans son émouvant mais terrifiant témoignage, fondamental pour notre Mémoire Universelle, Anastassia Lyssyvets retrace en 1976 sa véritable histoire.
En effet, lorsqu'elle avait entre 9 et 12 ans elle a vu son enfance se transformer en un gigantesque cauchemar, entre 1931 et 1934 en Ukraine, pendant la Grande Famine (Holodomor) de 1932-1933, conduisant à la mort de 6 MILLIONS de paysans innocents.L'auteur raconte donc, l'inéluctable descente vers une mort certaine par la faim : lente, « à petit feu » et affreusement douloureuse, de nombreux membres de sa famille. A tel point qu'avant de mourir ces pauvres gens n'avaient plus peur de la mort elle-même, car ils avaient : « juste extrêmement faim ».
Anastassia Lyssyvets, par chance et surtout grâce aux sacrifices de ses parents, survécut à cette hécatombe par la Famine, mais elle vit mourir sous ses yeux :
– D'abord son père ;
– Ensuite son frère Vassylko ;
– Puis sa mère ;
– Puis encore sa petite soeur Halka ;
– Et bien d'autres membres de sa famille, de ses voisins, de ses amis…Ce Génocide Stalinien a été provoqué par la politique de Collectivisation, engendrant des réquisitions forcées : jusqu'au moindre grain de millet et au plus petit morceau de nourriture chez les paysans.
Cette tragédie provoqua de nombreuses et horribles scènes de cannibalisme.
Ce programme d'extermination a eu pour objectif, l'anéantissement total par la politique de « Dékoulakisation » de la paysannerie, notamment Ukrainienne, par l'Arme de destruction massive : la FAMINE !
Le Génocide par cette Grande Famine de 1932-1933 porte aujourd'hui le nom de : HOLODOMOR.Confer également :
– le C.D. audio sur ce même thème, de Nicolas Werth La grande famine en Ukraine 1932-1933, ainsi que l'important ouvrage de Robert Conquest La grande terreur, précédé des « Sanglantes moissons : Les purges staliniennes des années 30 ».
Puis, les précieux témoignages sur le thème du Totalitarisme, de :
Alexandre Soljénitsyne (L'archipel du Goulag) ;
Alexandre Soljénitsyne (Une journée d'Ivan Denissovitch) ;
Jacques Rossi (Qu'elle était belle cette utopie !) ;
Jacques Rossi (Le manuel du Goulag) ;
Evguénia S. Guinzbourg (Le vertige Tome 1 et le ciel de la Kolyma Tome 2) ;
Margarete Buber-Neumann (Déportée en Sibérie Tome 1 et Déportée à Ravensbrück Tome 2) ;
Iouri Tchirkov (C'était ainsi… Un adolescent au Goulag) ;
Boris Chiriaev (La veilleuse des Solovki) ;
Malay Phcar (Une enfance en enfer : Cambodge, 17 avril 1975 – 8 mars 1980) ;
Sergueï Melgounov (La Terreur rouge en Russie : 1918 – 1924) ;
Zinaïda Hippius (Journal sous la Terreur) ;
Jean Pasqualini (Prisonnier de Mao) ;
Kang Chol-Hwan (Les aquariums de Pyongyang : dix ans au Goulag Nord-Coréen) ;
Aron Gabor (Le cri de la Taïga) ;
Varlam Chalamov (Récits de la Kolyma) ;
Lev Razgon (La vie sans lendemains) ;
Pin Yathay (Tu vivras, mon fils) ;
Ante Ciliga (Dix ans au pays du mensonge déconcertant) ;
Gustaw Herling (Un monde à part) ;
David Rousset (L'Univers concentrationnaire) ;
Joseph Czapski (Souvenirs de Starobielsk) ;
Barbara Skarga (Une absurde cruauté) ;
Claire Ly (Revenue de l'enfer) ;
Primo Levi (Si c'est un homme) ;
Primo Levi (Les naufragés et les rescapés : quarante ans après Auschwitz) ;
Harry Wu (LAOGAI, le goulag chinois) ;
Shlomo Venezia (Sonderkommando : Dans l'enfer des chambres à gaz) ;
François Ponchaud (Cambodge année zéro) ;
Sozerko Malsagov et Nikolaï Kisselev-Gromov (Aux origines du Goulag, récits des îles solovki : L'île de l'enfer, suivi de : Les camps de la mort en URSS) ;
François Bizot (Le Portail) ;
Marine Buissonnière et Sophie Delaunay (Je regrette d'être né là-bas : Corée du Nord : l'enfer et l'exil) ;
Juliette Morillot et Dorian Malovic (Evadés de Corée du Nord : Témoignages) ;
Barbara Demick (Vies ordinaires en Corée du Nord) ;
Vladimir Zazoubrine (Le Tchékiste. Récit sur Elle et toujours sur Elle).
Lien : https://totalitarismes.wordp..
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Bouleversant témoignage du plus important crime soviétique après les camps du Goulag.
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
J'avais onze ans, Halka en avait neuf, Mykola – sept. C’est Halka qui souffrait le plus de la faim. Peu de temps après la mort de mère survint un épisode qui hâta la mort de ma petite sœur. Halka quitta la maison sans rien dire. Elle passa à travers le jardin et le potager de Hnat Lovouchka. Dans son potager pourrait un ail sublime. Halka jeta un œil autour d’elle et ne vit personne. Elle arracha deux pousses de cet ail. Elle le portait dans ses mains et avait même commencé à mordre les feuilles vertes. A cet instant, Hnat surgit sur le pas de la porte. Il l’attrapa, elle tenta de lui échapper, jeta les pousses, mais il continua à la frapper au visage, à la tête, au dos. Halka se mit à crier. L’entendant, je sortis et fus stupéfiée par cette vision. Hnat la traîna jusqu’au puits et se mit à taper sa tête contre la paroi.

Je ne peux plus me souvenir de tous les mots que Hnat Lovouchka vociférait à son encontre, frappant sa tête contre le puits qui lui avait servi toute sa vie pour puiser l’eau. Je commençai à balbutier quelque chose depuis le seuil de la maison mais j’eus peur de m’approcher.
Plus tard, je soulevai Halka et l’emmenai à la maison. Je me mis à la disputer. Elle me dit « Ne t’inquiète pas, je n’irai plus nulle part et ne prendrai plus rien ». Elle se tut. Je fis de même.

Après cet incident, Halka n’alla plus nulle part, ses jambes étaient devenues lourdes comme des billots. […] Elle ne se levait plus du lit et gémissait et ses cris faisaient trembler la maison. Mykola apportait son morceau de pain, le partageait avec nous, mais ces miettes ne pouvaient pas sauver notre sœur. […]

Le Lendemain […], je partis alors à la brigade de Koba Kharyton. […]
A la maison, Halka était morte.
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