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Bernard Kreiss (Autre)
EAN : 9782253034254
414 pages
Le Livre de Poche (01/04/1984)
4.15/5   68 notes
Résumé :

La langue sauvée constitue le premier volet de l'autobiographie d'Elias Canetti, prix Nobel de littérature. L'intellectuel, l'homme de toutes les tentatives, revient pour la première fois sur sa propre vie et parle de son enfance en Bulgarie, en Angleterre, en Autriche et en Suisse. L'origine espagnole de sa famille, le caractère quasi oriental de ce confluent de langues et de races qu'est la petite ville bulgare où il est né... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
"La langue sauvée" est le premier volet des récits autobiographiques d'Elias Canetti, consacré à ses souvenirs d'enfance de 1905 à 1921. de sa naissance à Roustchouk, en Bulgarie, sur le Danube, jusqu'à son départ de Zurich. Elias Canetti nait dans une famille séfarade de riches négociants. Son grand père paternel, aussi charismatique qu'autoritaire , a gardé la culture orientale des juifs séfarades de l'Empire ottoman. Mais Ses parents, qui ont étudié à Vienne, en Autriche, s'exprime le plus souvent en Allemand et c'est dans cette langue que Canetti écrira plus tard, sous l'impulsion de sa mère qui lui communique très tôt son goût pour la littérature. Dans "La langue sauvée" Canetti évoque longuement la relation qu'il eut avec sa mère, une relation fusionnelle et parfois très conflictuelle, d'autant plus que le père d'Elias meurt brutalement à Manchester où la famille s'était installée. Elias passe les années de guerre à Vienne puis à Zurich, où sa mère, malade, finit par entrer dans un sanatorium. Ses frères sont envoyés à Lausanne tandis qu'Elias reste près de Zurich, dans un pensionnat. La Suisse lui apparaît alors, dans une Europe déchirée, comme un paradis. Elias se montre très précoce intellectuellement : il est vif et curieux, se passionne pour la littérature et les sciences naturelles, avec une sorte de naïveté qui déplait de plus en plus à sa mère, marquée par ces années de deuil et de guerre.
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« Witz créait sa propre atmosphère et m'y entraînait à sa suite... je continuais à en disposer quand il avait disparu ». Cette phrase tirée de la langue sauvée je pourrais la faire mienne, elle s'est imposée à moi immédiatement.
Titre insolite faisant référence à un rêve d'une violence sanglante dans l'enfance. Une langue – l'organe - menacée d'être coupée. On comprendra plus loin la signification de ce cauchemar récurrent.
Juif séfarade né au bord du Danube en Bulgarie le jeune Élias émigrera en Angleterre, puis en Autriche et en Suisse de 1911 à 1921.
La partie la plus réussie pour moi est sans contexte les toutes premières années à Roustchouk dans un milieu cosmopolite où « l'on pouvait entendre parler sept ou huit langues différentes dans la journée ». « Un pays des melons, des pêches et du raisin ». Une enfance probablement en partie fantasmée qui confère à l'écrivain un ancrage patriarcal fantasque et riche. Un cocktail d'Orient, de Balkans, d'une vie animée qui tranche sur les années qui vont suivre, celles de l'exil.
Un exercice intime auquel Canetti se livre, un enfant pudique toutefois qui intègre le poids des interdits édictés par une mère fusionnelle à qui il rend compte de tout.
J'ai lu ces écrits sur son adolescence comme le témoignage vivant d'une époque encore heureuse malgré un père bienveillant trop tôt, trop vite et étrangement disparu, avec et malgré une mère ambivalente. Canetti s'étend longuement sur ses années de formation intellectuelle, son appétit insatiable pour l'écrit et la connaissance, ses enseignants, ses camarades, des anecdotes, des écrits académiques au départ puis plus novateurs pour l'époque, tout ce qui constituera sa formation personnelle et culturelle. Il convoque régulièrement son imaginaire prolifique, sa capacité à créer des univers dès son enfance, même si au final Canetti n'écrira qu'un seul roman.
Une enfance essentiellement livresque évoquée avec lucidité. L'auteur reconnaît son orgueil. Son côté « singe savant »  se gonflant d'importance, le rendant impopulaire auprès de ses proches. Ce retour sur lui-même honnête tend à atténuer l'impression constante d'avoir affaire à un enfant exceptionnel.
L'un des aspects des plus personnels est sans doute son rapport avec la langue allemande. L'apprentissage est forcé et brutal exigé par sa mère. Une langue secrète car parlée au début par ses seuls parents, dont son père tant aimé. La découverte puis son usage quasi exclusif est une fenêtre ouverte, une proximité avec une Mitteleuropa où tous les grands noms de l'époque sont présents.
Un « paradis perdu » à Zurich qu'il devra quitter à 16 ans sur injonction de sa mère.
Une autobiographie captivante que je poursuivrai.
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Cet auteur nobelisé que je découvre revient sur son enfance, entre la Bulgarie où il est né, dans une région très cosmopolite où il n'est pas rare d'entendre une dizaine de langues différentes - l'Angleterre où il a passé quelques années jusqu'à la mort de son père, Vienne et Zurich, pendant et après la première guerre mondiale. Baigné dans des langues et des cultures différentes, auprès de parents cultivés, amateurs de théâtre et grands lecteurs, Elias Canetti tente, par ce retour sur cette enfance, d'expliquer ce qui la construit, a fait de lui la personne qu'il est devenu.
Sa relation priviligiée avec sa mère, dont il est devenu très proche après la mort de son père qu'il adorait plus que tout, l'a poussé à la rigueur, la curiosité et les remises en question. Quel personnage que cette femme! Quittant son milieu aisé en Bulgarie pour suivre son mari, elle s'occupera de ses trois fils avec une certaine exigence sans nier sa personnalité complexe.
Un roman d'apprentissage intéressant plongé dans une période tourmentée pour l'Europe. Mes connaissances sur la Bulgarie, l'Autriche et la Suisse sont clairement lacunaires, ce qui m'a enlevé du plaisir à la lecture.
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Premier tome de la vaste et admirable oeuvre autobiographique de Canetti. Je l'ai lu plusieurs fois, et c'est sans doute celui que je préfère. On y découvre le crépuscule de ce cosmopolitisme ottoman, même dans sa périphérie bulgare, qui a le droit d'être considéré comme ce modèle incomparable qu'il fut de tolérance à l'égard des minorités et des immigrés pendant tant de siècles. Y est représentée aussi la vie d'une famille juive très bourgeoise que des désastres intérieurs (la mort du père) et extérieurs (la guerre de 14) vont complètement ruiner. Surtout, du point de vue intime, on a le témoignage précieux (surtout pour les polyglottes de naissance) de la valeur sentimentale incontournable de chacune de nos langues, de son rôle unique et intime, mieux expliqué que par des dizaines de traités de psycholinguistique. Les relations de l'auteur avec sa mère, qui seront explorées de façon plus "dramatique" dans les tomes suivants, sont ici déjà esquissées, dans tout ce qu'elles laissent prévoir de névrotiquement "excessif". La personnalité de l'auteur et sa prodigieuse ténacité dans sa vocation de lettré, commence à devenir évidente dès ces pages mémorables.
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Le titre "La Langue sauvée" est resté jusqu'à la dernière page du livre, pour moi, un mystère.

De langues, il en est beaucoup question dans l'ouvrage. Canetti est né à Routschouk "Ruse", Bulgarie, sur les bords du Danube, dans une famille de négociants séfarades. Sa langue maternelle, fut donc le Judéo-Espagnol, à cinq ans ses parents déménagent à Manchester où naquirent ses deux frères avec qui il utilisa longtemps l'Anglais même après l'installation à Vienne. L'Allemand était la langue que ses parents utilisaient pour parler de théâtre et de musique : c'est donc la langue de la culture, la langue que Canetti utilisera pour écrire. le grand père, figure impressionnante, se vantait de parler dix-sept langues quoique qu'il n'en lisait qu'une : l'Espagnol écrit en caractère hébraïques.

De Routschouk, Canetti raconte la maison donnant sur le jardin fruitier, la variété des gens qu'il rencontrait, à la maison et la boutique : Juifs de sa famille, petites bonnes bulgares, Tsiganes qui venaient mendier tous les vendredis, l'Arménien triste, les amis Russes de sa mère...

"

C'est donc l'histoire d'une jeunesse cosmopolite et européenne. L'enfant prit la place du père, décédé jeune, il entretint avec sa mère très jeune des conversations intellectuelles de haut niveau : Shakespeare, Schiller ou Dickens était le sujet de leurs entretiens.

Ils ont traversé la Première Guerre Mondiale, à Vienne, en Bulgarie puis à Zurich. Bien que les Canetti avaient des passeports turcs, que la Bulgarie se soit rangée du côté des Empires Centraux, la mère et le fils se refusaient à soutenir François Joseph comme on l'exigeait de l'enfant à l'école. Ils tenaient l'Autriche pour responsable du conflit, ne pouvaient se résoudre à être en guerre contre la Russie qui avait toujours soutenu les Bulgares contre les Turcs, ayant ds amis russes, et vénérant Tolstoï. leur situation d'"Anglais" à vienne devenant inconfortable , ils déménagèrent à Zürich. On y croise Lénine.

En Suisse, le jeune Canetti élargit sa société à celle de ses camarades d'école, de ses professeurs au lycée. Il ne se borne plus à la littérature classique, aux Grecs et aux explorateurs comme pendant sa prime enfance. La lecture de ses mémoires est donc une promenade littéraire. de son côté, la mère se passionne pour Strindberg et Schnitzler. Au lycée, il découvrira des écrivains Suisses (que je ne connais pas) aussi Werfel et Wedekind. Il rencontrera aussi l'antisémitisme.

La maladie mettra fin au tête à tête jaloux de la mère et du fils. Cette dernière partira en sanatorium. 1921: la mère décide d'arracher son fils à son paradis zürichois et de partir en Allemagne pays marqué par la guerre, se mesurer à la réalité et quitter des études trop douces.






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Citations et extraits (40) Voir plus Ajouter une citation
Elle (la maman) entreprit de lire avec moi Schiller en allemand et Shakespeare en anglais.
Elle revenait ainsi à ses anciennes amours, au théâtre, cultivant en même temps le souvenir de mon père avec qui elle avait tant parlé de ces choses autrefois. Elle s'efforçait de ne pas m'influencer. Elle voulait savoir, après chaque scène, comment je l'avais comprise, et c'était toujours moi qui parlais le premier, elle n'intervenait qu'après coup. Parfois, il se faisait tard, elle oubliait l'heure, nous continuions à lire : elle s'enthousiasmait pour quelque chose et je savais alors que la lecture ne se terminerait pas de sitôt. Cela dépendait aussi un peu de moi. Plus mes réactions étaient sensées et mon commentaire éloquent, plus l'expérience passée remontait avec force en elle. Quand elle s'enthousiasmait pour l'une ou l'autre de ces choses auxquelles elle était si profondément attachées, je savais que la veillée était faite pour durer : l'heure à laquelle je me coucherais n'avait alors plus aucune importance ; elle ne pouvait pas davantage se passer de moi que moi d'elle, elle me parlait comme à un adulte, faisait l'éloge de tel acteur dans tel rôle, critiquait éventuellement tel autre qui l'avait déçue, encore que ce dernier cas ne se produisît que rarement. Elle parlait de préférence de ce qui lui avait plu d'emblée, sans réserve ni restriction. Les ailes de son nez frémissaient au-dessus des narines largement ouvertes, ce n'était plus moi que voyaient ses grands yeux gris, ce n'était plus à moi qu'elle s'adressait. Quand elle était la proie de ce genre d'émotions, je sentais bien qu'elle parlait à mon père et peut-être m'identifiais-je alors effectivement à lui sans même m'en apercevoir.
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Quand il rentrait de l'affaire, mon père se mettait aussitôt à parler avec ma mère. Ils s'aimaient beaucoup en ce temps-là, ils avaient une langue bien à eux, inconnue de moi, l'allemand, la langue qui les ramenait au temps heureux où ils étaient étudiants à Vienne. Ils parlaient de préférence du Burgtheater où ils avaient vu, avant même de se connaître, les mêmes pièces et les mêmes acteurs, et ils n'en finissaient plus alors d'évoquer leurs souvenirs. J'appris plus tard qu'ils étaient tombés amoureux l'un de l'autre au cours de semblables conversations et, alors qu'ils n'avaient pas réussi, séparément, à réaliser leur rêve de théâtre - tous deux auraient voulu devenir comédiens, - ils parvinrent ensemble à faire accepter l'idée d'un mariage qui suscitait de nombreuses résistances.
Issu de l'une des plus anciennes opulentes familles sépharades espagnoles de Bulgarie, grand-père Arditti s'opposait au mariage de sa fille cadette, sa préférée, avec le fils d'un parvenu d'Andrinople. Grand-père Canetti ne devait sa réussite qu'à lui-même. Pour un orphelin abusé qui tout jeune, s'était retrouvé dans la rue, livré à lui-même, il n'avait pas trop mal réussi : aux yeux de l'autre grand-père, il restait un comédien et un menteur. "Es mentiroso " - "C'est un menteur" lui avais je moi-même entendu dire, un jour que j'étais là, l'écoutant sans qu'il s'en doutât. De son côté, grand-père Canetti se plaçait au-dessus de l'orgueil de ces Arditti qui le prenaient de si haut avec lui. N'importe quelle jeune fille de bonne famille pouvait convenir à son fils et il estimait que c'était s'abaisser inutilement que de vouloir se marier précisément avec la fille Arditti!


page 38
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Maladie de sa mère, hospitalisée en préventorium, courtisée par un médecin.

Il voulut poser sa main sur ma tête, sans doute pour me féliciter encore mais par le geste cette fois. Je lui échappai en me baissant très vite et il eut l'air légèrement interloqué. "Un fier petit bonhomme ma chère ! Ne se laisse toucher que par sa maman!" Le mot "toucher" m'est resté présent à l'esprit ; il me détermina à haïr cet homme, à le haïr du fond du cœur. Il ne fit plus un geste dans ma direction mais chercha à me désarmer par la flatterie. Et il devait continuer sur ce mode en y mettant autant d'entêtement que d'invention et sans lésiner sur les cadeaux longuement mûris grâce auxquels il escomptait briser ma résistance. Mais comment aurait-il pu imaginer que la volonté d'un enfant à peine âgé de onze ans était égale, voire supérieure à la sienne ?

C'est qu'il faisait une cour très empressée à ma mère ; il avait conçu, disait-il (mais on ne devait me rapporter ses paroles que bien plus tard) une vive inclination à son endroit, la plus vive inclination de sa vie. Il était prêt à divorcer pour elle. Il voulait se charger des trois enfants, aider ma mère à les élever. Tous trois pourraient étudier à l'université de Vienne ; pour ce qui était de l'aîné, de toute façon il deviendrait médecin et, s'il en avait envie, il pourrait s'occuper du préventorium plus tard. Ma mère se fermait à moi : elle se gardait bien de tout me dire sachant que cela m'aurait anéanti. J'avais l'impression qu'elle restait trop longtemps, qu'il ne voulait plus la laisser partir. "Tu es complètement guérie" lui disais-je à chacune de mes visites. "Rentre donc à la maison, je te soignerai". Elle souriait. Je parlais comme un grand, à la fois comme un homme et comme un médecin qui savait exactement ce qu'il y avait lieu de faire. J'aurai voulu la prendre à bras-le-corps et la porter dehors. "Une nuit, je viendrai te voler" lui dis-je.
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Elle (la mère de Canetti ) avait acquis la conviction que toutes les religions se valent . Elle pensait qu'il fallait se référer à ce qu'elles avaient en commun et régler sa conduite là-dessus . Des guerres sanglantes , impitoyables , avaient été menées au nom de telle ou telle religion , c'était une raison supplémentaire de s'en méfier . sans compter que la religion détournait l'homme de certaines graves questions qui restaient à résoudre . Elle était convaincue que les hommes étaient capables du pire ; la preuve irréfutable de la faillite de toutes les religions résidait , à ses yeux , dans le fait qu'elles n'avaient pa su faire obstacle à la guerre . Quand des ecclésiastiques de toutes les confessions allèrent jusqu'à bénir les armes avec lesquelles des hommes qui ne se connaissaient même pas s'entre-tueraient bientôt .
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Mon premier souvenir

Mon souvenir le plus ancien est baigné de rouge. Je sors par une porte, sur le bras d’une jeune fille, le sol devant moi est rouge, à gauche d’une descente d’escalier, rouge également. En face de nous, à la même hauteur, une porte s’ouvre, laissant passer un homme qui avance à ma rencontre en me souriant gentiment. Arrivé tout près de moi, il s’arrête et me dit : « Fais voir ta langue ! » Je tire la langue, il fourre la main dans sa poche, en sort un canif, l’ouvre et porte la lame presque contre ma langue. Il dit : « Maintenant, on va lui couper la langue. » Moi, je n’ose pas rentrer ma langue et le voilà qui arrive tout près avec son canif, la lame ne va pas tarder à toucher la langue. Au dernier moment, il retire sa main et dit : « Non, pas aujourd’hui, demain. » Il referme le canif et le remet dans sa poche.
Par cette porte, nous pénétrons chaque matin dans le vestibule rouge, la porte d’en face s’ouvre, et l’homme souriant paraît. Je sais ce qu’il va dire et j’attends qu’il m’ordonne de tirer la langue. Je sais qu’il finira par me la couper et j’ai de plus en plus peur. La journée commence ainsi et cela se reproduit fréquemment.
Je n’en parle pas sur le moment, beaucoup plus tard seulement j’interroge ma mère à ce sujet. A la couleur rouge elle reconnaît la pension de Karlsruhe où elle a passé l’été 1907 avec mon père et moi. Pour s’occuper du petit garçon de deux ans, ils ont ramené de Bulgarie une bonne d’enfant, elle-même âgée de quinze ans à peine. Elle a l’habitude de sortir de bon matin portant l’enfant sur son bras ; elle ne parle que le bulgare mais se débrouille parfaitement dans ce Karlsbad plein d’animation et rentre toujours à l’heure prévue avec l’enfant. Une fois, on la surprend avec un jeune homme inconnu, dans la rue, elle prétend ne rien savoir de lui, une rencontre tout à fait fortuite. Quelques semaines plus tard, on s’aperçoit que le jeune homme occupe la chambre juste en face de la nôtre, de l’autre côté du vestibule. La jeune fille va parfois le retrouver discrètement, en pleine nuit. Les parents se sentent responsables d’elle et la renvoient aussitôt en Bulgarie.
Tous deux, la jeune fille et le jeune homme, quittaient la maison de bon matin, c’est ainsi qu’ils se sont rencontrés pour la première fois, c’est ainsi que tout aura commencé. La menace du couteau a fait son effet, l’enfant s’est tu pendant dix ans.
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Video de Elias Canetti (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Elias Canetti
http://le-semaphore.blogspot.fr/2014/.... Elias Canetti (1905-1994), l’éveilleur d’un futur antérieur : Une vie, une œuvre (1998 / France Culture). Émission “Une vie, une œuvre” diffusée sur France Culture le 19 novembre 1998. Par Catherine Paoletti. Réalisation : Anna Szmuc. Enregistrement et mixage : Marie-Dominique Bougaud, Philippe Bredin et Dimitri Gronoff. Elias Canetti, né à Roussé ( en Bulgarie le 25 juillet 1905 et mort le 14 août 1994 à Zurich en Suisse, est un écrivain d'expression allemande, originaire de Bulgarie, devenu citoyen britannique en 1952 et qui a longtemps résidé en Suisse. Il a reçu le prix Nobel de littérature en 1981. Canetti est souvent associé à la littérature autrichienne mais il couvre une perspective plus large. Son œuvre a défendu une idée pluraliste de la culture européenne dans sa richesse et sa diversité, liée à un parcours de vie singulier. Il est l'auteur d'analyses de grande envergure sur le XXème siècle et de réflexions détaillées sur les mécanismes humains et les modes de fonctionnement psycho-sociaux. Son œuvre est composée de pièces de théâtre, d'un unique roman, d’essais, de recueils d’aphorismes et d'une autobiographie en quatre volumes. Entre 1924 et 1929, il vit à Vienne où il étudie la chimie et est bientôt reçu docteur. Pendant cette période, il entreprend de nombreux voyages à travers l’Europe, notamment à Paris, en Bulgarie et à Berlin… C’est également pendant cette époque charnière de l’histoire, où l’on peut entendre les premiers bruits de bottes en Allemagne, qu’il développe de façon autodidacte ses connaissances puis ses théories artistiques en participant à des rencontres d’intellectuels - des salons - et aussi en travaillant sur ses premières idées littéraires. Canetti fera la connaissance de Karl Kraus, un intellectuel polémiste, fondateur de la revue “Die Fackel” (“Le Flambeau”), qui aura une influence majeure sur lui. Il rencontre peu après sa future femme : Venetiana (dite Veza) Taubner-Calderon. Pour subvenir à ses besoins et pour écrire, il traduit en allemand plusieurs livres de l’anglais. Toutes ses activités le happent et le poussent à délaisser la chimie et son enseignement. En effet, il va entre autres fréquenter les réunions qui s’organisent autour d’Alma Mahler, la veuve du compositeur Gustav Mahler, et entamer la rédaction de son roman “Die Blendung” (“Auto-da-fé”) ainsi que d'œuvres théâtrales. Il rencontrera des personnalités du monde de la culture comme Bertolt Brecht, George Grosz, Alban Berg, Robert Musil… Le 15 juillet 2927, un événement marque à jamais sa vie et son œuvre : une manifestation populaire qui tourne à l’incendie du palais de justice de Vienne. Cela provoque en lui le désir d’analyser et de comprendre le rapport entre les comportements de masse et le pouvoir. Il étudie alors cette problématique centrale de l’histoire du XXème siècle jusqu’en 1960, date de la publication de l’œuvre majeure de sa vie, “Masse und Macht” (“Masse et puissance”), presque exclusivement consacrée à cette phénoménologie des masses ainsi qu'à l'illustration de toutes les manifestations du pouvoir politique : « Il se peut que toute la substance du 15 juillet soit entièrement passée dans Masse et puissance. » Canetti s'y débarrasse de toutes les théories préexistantes à l'époque et cherche à « arracher le masque » de la figure centrale du pouvoir qu'il nomme le « survivant », pour « prendre le siècle à la gorge ». Avec : Alain Brossat, professeur de philosophie à l’Université Paris-VIII Youssef Ishaghpour, auteur de “Elias Canetti : métamorphose et identité” (La Différence) Marc de Launay, philosophe et traducteur français de philosophie et de littérature allemandes Gerald Stieg, professeur de littérature et civilisations allemandes et autrichiennes à l’Université Sorbonne Nouvelle - Paris 3 Avec les voix d’Elias Canetti, Karl Kraus, Raphaël Sorin et Angèle Saül Textes lus par Daniel Mesguich Archives sonores : Dominique Jameux Archives INA : Martine Auger Sources : France Culture et Wikipédia
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