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Critiques sur le theme : famille (137)
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Mortepeau

Au milieu des ronces et des fleurs desséchées, Lucas s'adresse à son père défunt, enterré dans le jardin familial. Un jardin autrefois splendide et aujourd'hui tombé en ruines, à l'image de l'histoire familiale qui compose le monologue de Lucas. Les souvenirs les plus sombres de son enfance brisée se mêlent à un présent cousu de rancoeurs, particulièrement meurtri par un amour profond dont l'expression a été lourdement empêchée: l'amour de Lucas pour sa mère, éloignée contre son gré de sa famille. La figure du père, d'apparence médiocre, revêt peu à peu les traits du mépris, de la lâcheté et de la violence, dès lors qu'il décide d'accueillir au sein du foyer familial deux inconnus, Eloy et Felisberto. Deux êtres abjects qui vont rapidement détruire la famille de Lucas et plonger son enfance dans des abîmes de peur, de colère, de haine et d'impuissance.
Natalia García Freire signe avec Mortepeau un premier roman fascinant, qui explore avec finesse les rouages de la décomposition d'une famille, à travers une écriture tellurique qui, tour à tour répugnante et poétique, vient illuminer l'obscurité d'un récit proche du conte gothique. L'omniprésence du lien humain à la terre et du monde mystérieux des insectes donne corps à l'étrangeté captivante du récit et illustre à merveille la vulnérabilité des relations humaines.
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Nos espérances

Nos espérances suit le parcours sur plus de 20 ans de trois amies de milieux différents qui se sont connues à Manchester pendant leurs études et qui partagent en 2004 une maison à Londres. Dans ce roman choral, Anna Hope s'attache à la personnalité de chacune, s'interroge sur leurs rêves et leurs espoirs, alternant le passé et le présent, soulignant les souvenirs heureux et les drames. En 2010 quand on retrouve les trois trentenaires, elles font face à leurs désillusions. Les rancoeurs, les non-dits et les trahisons mettent à l'épreuve leur amitié.

Cate, jeune maman dépressive est confrontée à une nouvelle vie à la campagne avec son mari et reste obsédée par son histoire d'amour avec une militante écologiste et le deuil impossible d'une mère trop tôt disparue. Hannah incarne la réussite professionnelle et son couple semble parfait mais elle souffre de ne pas pouvoir avoir d'enfant. Lissa, quant à elle, accumule les petits boulots et les petits rôles et déchante en amour. Les relations mère-fille sont finement observées, notamment le ressentiment de Lissa envers sa mère qu'elle juge égoïste, plus intéressée par sa carrière et son engagement féministe que par sa vie de famille. Ces beaux portraits de femmes, de leurs aspirations et de leurs contradictions forment un hymne à la force de l'amitié et permettent aussi d'esquisser l'évolution de la société anglaise des années 90 à aujourd'hui.
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Là d’où je viens a disparu

Ils s'appellent Luis, Eva ou Angie, viennent de Mogadiscio, du Salvador ou de Libye, et vont chercher dans les pays du Nord une vie meilleure - au risque de perdre la leur.
Ils s'appellent Hélène, Litzy ou Pascal et, face aux flux d'informations sur les parcours des migrants qui viennent dans leurs pays, le doute les étreint : comment ne pas se sentir coupable face à tant de douleur ?
Il s'appelle Jérémy et il croit avoir la solution : pour que tout redevienne comme avant, il suffit d'arrêter ces hommes et ces femmes qui traversent les frontières.

Roman choral ambitieux mais refusant les grands effets narratifs mélodramatiques, Là d'où je viens a disparu juxtapose cette petite collection d'histoires et analyse l'effet sur les esprits des discours politiques et médiatiques. Entre tous ces héros ordinaires, insidieusement, s'ouvre peu à peu une ligne de faille à mesure que les consciences se replient sur elles-mêmes et que la haine gagne du terrain. Disant avec la même justesse la souffrance de ceux qui empruntent des chemins semés de mort que le désarroi et la peur de ceux qui ne sont que spectateurs, Guillaume Poix remet l'humanité pure au centre de ce roman-monde. En nous incitant à une compréhension globale, Là d'où je viens a disparu s'offre ainsi comme une entreprise de réparation aussi humble qu'émouvante.
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Il est des hommes qui se perdront toujours

A Marseille, Karel Claeys est né sous la mauvaise étoile. Dans les quartiers nord de la ville, il a vécu une enfance chaotique entre deux parents toxicomanes, aux côtés de sa soeur Hendricka et de Mohand, son petit frère handicapé. Pour échapper à l'emprise du père et à la menace permanente des coups, la fratrie trouve régulièrement refuge au “passage 50”, un camp de gitans sédentarisés rejetés aux marges de la cité, qui devient leur deuxième famille. Loin de la folie parentale, les adolescents rêvent d'une vie meilleure - une vie d'amour, de cinéma, de liberté. Pour y parvenir, Karel et Hendricka savent qu'ils peuvent compter sur une chose : leur extraordinaire beauté, celle du diable, qui irradie autant qu'elle consume.
Dans ce roman âpre et sensuel, Rebecca Lighieri nous immerge dans la vie des quartiers populaires de Marseille, entre les années 1980 et 2000. A travers le regard de Karel, elle fait le portrait d'existences brûlantes, dévastées par la pauvreté, la violence et la drogue, en se plaçant au plus près de la pulsation des corps, intime et social. Oscillant entre les genres, de la tragédie grecque au récit d'apprentissage, Rebecca Lighieri signe un roman noir magistral, d'une force inouïe, saisissant magnifiquement le bruit et la fureur de ces vies minuscules.
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Le coeur de l'Angleterre

Dans cette nouvelle satire de Jonathan Coe, on retrouve avec bonheur les personnages de ses romans Bienvenue au club, récit des années lycée d'une bande d'amis à Birmingham dans les années 70, confrontés par la suite à la violence sociale de l'ère Thatcher, et le Cercle fermé qui se déroulait à l'époque du gouvernement de Tony Blair. Cette fois le roman couvre la période d'instabilité politique et d'austérité de l'Angleterre et ses répercussions entre 2010 et 2018. A travers les différents personnages l'auteur dépeint un pays profondément divisé et la violence des rapports de classe et réussit à capter l'air du temps, des émeutes de 2011 au référendum sur le Brexit, le tout sur fond de montée du populisme et de la xénophobie, culminant avec le meurtre de la députée travailliste Jo Cox en 2016. Benjamin n'en finit pas d'écrire son roman, toujours obsédé par son premier amour, nostalgique de sa jeunesse heureuse. Son père, aigri, souhaite que son pays sorte de l'Europe mais son personnage donne lieu à l'un des passages les plus émouvants du roman quand il découvre que les anciennes usines où il travaillait ont été abattues pour laisser place à des centres commerciaux. Charlie, l'attachant ami d'enfance de Benjamin, n'ayant pas eu la chance de faire les mêmes études que lui se retrouve obligé de recourir à l'aide alimentaire. de nouveau Coe rend hommage à Birmingham et à sa région, les Midlands et, malgré ce constat d'une fracture dans le pays, du repli sur soi et de l'indifférence, décrit aussi comment la cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques de Londres en 2012 a rassemblé les Anglais. Elle est racontée tour à tour par les différents personnages comme un moment de ferveur et d'union, d'une véritable unité du pays dans toute sa richesse multiculturelle. On retrouve bien sûr l'humour de l'auteur, particulièrement lorsqu'il croque les rencontres entre Doug le journaliste et un conseiller politique qui l'informe des coulisses du pouvoir, ce qui donne lieu aux passages les plus drôles : Coe y brocarde avec ironie le cynisme des politiques et les collusions entre les médias et le pouvoir. Il analyse aussi avec talents les contradictions des personnages : Sophie, la professeure d'université piégée par le politiquement correct et confrontée à l'emballement des rumeurs sur internet ; Doug, le journaliste de gauche marié à une femme très riche, vivant dans les beaux quartiers et entamant une liaison avec une députée conservatrice ; Benjamin finissant par accepter des coupes drastiques à son roman pour être publié. de même, le constat que le Brexit divise violemment les familles, les amis et les couples s'accompagne des raisons des uns et des autres quant au choix de leur vote… Empreint de mélancolie, le coeur de l'Angleterre met ainsi les personnages face à leur choix, leurs regrets et leurs désillusions.
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La pluie, avant qu'elle tombe

Pourquoi à sa mort Rosamond demande-t-elle à sa nièce Gill de retrouver Imogen et de lui remettre une enveloppe contenant des photos et des cassettes ? Imogen étant introuvable Gill écoute le récit de sa tante et le lecteur devient aussi le destinataire de l'histoire de plusieurs générations de femmes, des années 40 où Rosamond est envoyée à la campagne chez sa cousine Béatrix à l'abri des bombardements, aux années 80. Gill découvre alors les secrets de famille, les ravages causés par le manque d'amour, les violences subies et qui se répètent d'une génération à l'autre telle une fatalité. On ne tarde pas à comprendre pourquoi Rosamond lègue un témoignage sonore mais l'on apprend que plus tard comment Imogen est devenue aveugle. Chaque chapitre s'ouvre sur la description minutieuse d'une photo qui replonge Rosamond dans ses souvenirs, autant d'instantanés qui font revivre les époques et les rencontres de sa vie : Rebecca, son premier amour, la petite Théa, fille de Béatrix, qui leur est confiée puis retirée, les paysages aimés. Elle souhaite révéler à Imogen la vérité sur ses origines, lui transmettre son histoire familiale. Ce roman, essentiellement centré sur des personnages féminins, est sans doute le plus émouvant et le plus cruel de Jonathan Coe, la structure du roman reflétant le désir de reconstituer une vie à travers des photos et d'en trouver le sens.
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Point Cardinal

Ce livre raconte l'histoire de Laurent, père de famille heureux qui choisit de devenir ce qu'il a toujours pensé être : une femme. A travers une écriture très précise où le masculin devient féminin au fur et à mesure que Laurent devient Lauren, Léonor de Récondo aborde frontalement, sans militantisme, sans idée préconçue et en le situant dans un contexte familial ordinaire, un sujet très peu traité dans la littérature française contemporaine : celui du changement de sexe. Elle pose ainsi, avec beaucoup de justesse et la force de suggestion d'un texte de fiction, une question universelle relative à l'identité : que se passe-t-il, alors que nous n'avons qu'un seul corps dans la vie, lorsque ce n'est pas le bon ?
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Kyôto

Qui mieux que Yasunari Kawabata, premier Nobel de littérature asiatique, pouvait saisir le Japon dans tous ses contrastes ? Dans Kyoto, il évoque les impossibles retrouvailles de jumelles orphelines élevées dans deux familles de milieux très différents : l'une chez un créateur de kimonos raffinés, l'autre dans un rude village de montagne.

Par son attention aux moindres frémissements de la nature et par sa structure rythmée par les saisons, Kyoto évoque l'art délicat du haïku. Et de la même manière que les fleurs de cerisier laissent place au flamboiement des érables à l'automne, Kyoto donne à voir la façon dont la modernité se substitue peu à peu, dans ces années qui ont suivi la chute de l'Empire, aux traditions qui ont toujours gouverné les deux mondes, pourtant si éloignés, de Chieko et Naeko.
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La couleur pourpre

Dans la grande tradition du roman sudiste, La Couleur pourpre (1982) dénonce les discriminations raciale et sexuelle dont furent victimes les femmes noires. Il obtient plusieurs prix, avant d'être porté à l'écran par Steven Spielberg. Dans le roman, Célie évolue grâce aux femmes qu'elle rencontre et qui l'aident à s'affirmer et à résister face aux oppressions. Shug, avec qui elle découvre l'amour, est un modèle d'indépendance et la libère de l'emprise de son mari. La solidarité féminine, thème récurrent chez Alice Walker, et la lutte contre les préjugés sont au coeur du roman : la ségrégation dans le Sud des Etats-Unis y est dénoncée, au même titre que le patriarcat, la polygamie ou encore l'excision, qui règnent dans certains pays d'Afrique.
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Le Royaume désuni

Dans le Royaume désuni, Jonathan Coe poursuit l'exploration parallèle de l'histoire politique et sociale de l'Angleterre et celle du destin d'une famille, ancrée à Bournville dans la banlieue de Birmingham, au coeur des Midlands. de 1945 à 2020, à travers sept dates clefs principalement liées à la royauté, Jonathan Coe rassemble trente personnages autour d'événements phares de l'évolution de son pays. Hommage à sa mère, emportée par le Covid, le roman s'ouvre et se referme en 2020, à l'aube et au début de la pandémie. Mary, personnage central, réincarne cette figure maternelle que l'on suit à tous les âges de sa vie, entourée par ses trois fils : Jack, le tory décomplexé, Martin le modéré, Peter, le musicien mélancolique.
Tour à tour malicieux, féroce ou mélancolique, Jonathan Coe décortique habilement les divisions et contradictions humaines, intimes et politiques. Racisme, Brexit, homosexualité, sentiment antiallemand, séparatisme gallois jalonnent les débats générationnels de cette saga familiale et éclairent l'évolution de la société britannique. On croise, en vrac et avec bonheur, James Bond, les personnages de ses précédents romans, mais également un certain Boris, journaliste en charge de la couverture médiatique des affaires européennes, appelé à un avenir politique… On ne lâche pas ce roman rythmé, brillant et drôle, clef de voûte de l'oeuvre de Jonathan Coe et magnifique moment de lecture.
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L'oiseau rare

Laura, jeune thésarde, vit à Mexico et a une conviction profonde : elle ne désire pas d'enfant. Son amie Alina, qui partageait son opinion, décide finalement de devenir mère et tombe enceinte. Les médecins détectent à l'échographie une malformation cérébrale et, même s'ils annoncent qu'elle sera fatale, la petite Inès nait et lutte pour vivre. Ses parents, qui s'étaient préparés à un deuil, se battent pour que leur fille se développe au mieux, malgré un lourd handicap. En parallèle, Laura aide sa voisine, Doris, une mère célibataire qui a du mal à gérer son fils Nicolas, sujet à de fortes crises de violence.
La romancière mexicaine Guadalupe Nettel livre un récit sensible sur la difficulté d'être une « bonne mère » comme la société le demande, d'apprendre à aimer son enfant et à le faire grandir dans un environnement sain et bienveillant. Par le portrait de ces trois femmes courageuses, l'autrice s'interroge aussi sur les différentes formes de parentalité et vante l'idée de « maternité de substitution ». Elle démontre qu'accepter l'aide d'un tiers, voisine, nourrice, n'est en rien problématique et permettrait même d'enrichir sa propre maternité : cette sororité aiderait ainsi les femmes à supporter le poids qui pèse sur elles quand elles deviennent mère.
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Abandonner un chat : Souvenirs de mon père

"Abandonner un chat, souvenirs de mon père" s'ouvre et se referme sur deux instantanés marquants de l'enfance d'Haruki Murakami. Ces deux épisodes, mettant tour à tour en scène une chatte errante et un chaton, encadrent, telles deux madeleines proustiennes, cette courte exploration du lien avec son père. le récit parcourt une histoire générationnelle où se mêlent la vocation de prêtre bouddhiste du grand-père, le goût des haïkus et du saké d'un père universitaire mais, plus encore, la recherche de l'impact et de l'empreinte de la grande Histoire sur ces parcours individuels. La dépression de l'ère Showa, la guerre contre la Chine, la tragédie de la Seconde Guerre mondiale, sont autant de cicatrices infligées à "une malheureuse génération" dans lesquelles l'auteur puise les explications que le fils semble peiner à retrouver émotionnellement.
Le récit s'alimente de la puissance des planches de l'illustrateur Emiliano Ponzi dont les couleurs successives ponctuent les sentiments de l'enfant, la puissance et le hasard des destins. Confronté à la difficulté d'écrire une relation complexe marquée par des "divergences psychologiques", Haruki Murakami livre un récit en demi-teinte. A l'exploration des épisodes de vie de son père, se mêle et domine peu à peu une réflexion sur le hasard des existences, l'anonymat de la vie qu'il compare à une "goutte de pluie, anonyme parmi une multitude de gouttes".
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Le Pays des autres, tome 2 : Regardez-nous ..

Aïcha, Selim, Selma, Sabah... Une nouvelle génération entre en scène dans ce deuxième tome du Pays des autres. Les parents, Mathilde et Amine, ont désormais assouvi leurs rêves d'embourgeoisement et de richesse. Ils regardent leurs enfants grandir, sous le portrait d'Hassan II qui trône fièrement dans leur domicile, symbole d'une nouvelle ère. Aïcha, de nature réservée, étudie la médecine à Strasbourg, et son frère cadet Selim termine difficilement son lycée. Tous deux assistent au bouillonnement des idées de Mai 68 : Aïcha s'éprend de ""Karl Marx""-Mehdi qui deviendra son mari, quant à Selim, il suit des hippies jusqu'à Essaouira pour fuir sa relation interdite avec Selma, sa tante. Quand ce dernier disparaît, ses protectrices, Mathilde et Selma, retrouvent les lettres qu'il a envoyées à Sabah, la fille de Selma... Où est-il ?
Leïla Slimani poursuit sa reconstitution historique du Maroc, où la fiction éclaire l'histoire jusqu'à ne produire qu'un seul et même récit. En plus de l'épisode des hippies d'Essaouira, nous découvrons les exactions d'Hassan II contre ses opposants, le coup d'État de 1971 avec, en filigrane, la corruption. C'est avec une écriture ciselée et toujours plus précise que l'autrice fait monter cette tension narrative qui unit les événements aux personnages et crée le suspens. Dans ce nouvel opus, les femmes se voient conférer une fois de plus le statut d'héroïnes.
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Le roman de Jim

Aymeric a vingt-cinq ans quand il tombe amoureux de Florence ; elle en a quarante et est enceinte. le père biologique, Christophe, déjà en couple, ne souhaite pas reconnaître l'enfant et disparaît. Sans trop savoir à quoi s'attendre, Aymeric accompagne Florence dans sa maternité et est à ses côtés lors de la naissance de Jim. Peu à peu, un lien puissant se tisse entre lui et l'enfant, si puissant qu'il s'occupera de lui comme un père dix années durant. Jusqu'à ce que Christophe ressurgisse et revendique de retrouver sa place, évinçant peu à peu Aymeric, qui sera finalement contraint à une séparation brutale d'avec l'enfant.
Le Roman de Jim, qui se déploie sur plusieurs décennies, tresse le destin de personnages et leurs revirements avec une justesse et une empathie émouvantes. En interrogeant les différentes façons d'être père, il dessine une parentalité mouvante et s'adaptant sans cesse aux aléas d'existences complexes et bouleversées. C'est aussi le portrait saisissant d'un garçon sauvage puis d'un homme en marge, sur fond de précarité, de missions intérimaires, au sein d'un Jura dont la nature le consolera, peut-être, d'une douleur rarement décrite en littérature.
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Loin

"Antoine a 26 ans, une fiancée, un nouveau poste prometteur, un avenir souriant, et il va passer deux semaines à Londres avec son meilleur ami. Une surprise va changer ses plans : avec beaucoup de retard, il reçoit une lettre de son père, Charles, parti sans laisser d'adresse vingt ans plus tôt. Antoine, son meilleur ami et sa soeur, partent alors sur ses traces, en Autriche, en Allemagne, en Arménie et dans d'autres contrées lointaines. Il tente de retrouver ceux qui ont connu Charles et de comprendre les raisons de son départ. de découvertes en découvertes, Antoine remonte le fil de son passé et la lignée de ses ancêtres.
Après ses pièces de théâtre haletantes (Le Porteur d'histoire, Edmond), Loin est le premier roman d'Alexis Michalik, et c'est une réussite ! le récit fait alterner avec brio la quête initiatique d'Antoine, l'histoire de ses ancêtres et celle des pays traversés. Avec des personnages attachants, un rythme effréné et de nombreux rebondissements, ce roman se lit d'une traite."
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