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EAN : 9782367627564
Audiolib (12/09/2018)
  Existe en édition audio
3.62/5   1561 notes
Résumé :
Les prénoms épicènes peuvent être à la fois masculins et féminins. A ce nom savant on préfère souvent le terme de prénoms mixtes.
Derrière le titre d'Amélie Nothomb, l'histoire d'une relation père fille.
Ce roman sera en quelque sorte une contrepartie du précédent "Frappe-toi le cœur", qui traitait d'une relation mère fille.
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Critiques, Analyses et Avis (330) Voir plus Ajouter une critique
3,62

sur 1561 notes

- Bonjour, alors dis-moi, comment tu t'appelles ?
- Je m'appelle Samia et j'ai sept ans.
- Et qu'est-ce que tu vas nous lire Samia ?
- Ben je vais vous réciter un petit extrait d'un grand classique d'Amélie Nothomb, "Métaphysique des tubes".
"Ce … spect-acle de mon pu … public assi … assistant à ma … mort … ( … )"
Je laisse la jeune demoiselle me casser les oreilles quelques minutes, après tout c'est pour ça que je suis payé.
La foule de spectateurs se lève et applaudit, Amélie également.
La bande de sales gosses brandit des cartons pour noter la piètre prestation de leur camarade. Vu les multiples hésitations et l'absence du moindre ton, je n'aurais pas mis plus de 02 mais je simule l'enthousiasme en m'exclamant :
- Oh un 09 ! Un 08 ! Et un autre 09 ! C'est bien mérité, tu as vraiment été formidable Samia, quelle belle lecture !
J'appelle ensuite l'enfant suivant.
Vivement que la journée se termine...

Une silhouette androgyne s'approche. Impossible pour moi de savoir s'il s'agit d'une fille ou d'un garçon. Mais je devrais bientôt être fixé grâce à la question magique.
- Bonjour toi, alors, dis-moi comment tu t'appelles ? dis-je d'une voix gâteuse comme quand je demande à mon chien d'aller chercher son nonos.
- Bonjour Antyryia, bonjour à tous. Je m'appelle Epicène Guillaume.
Et merde. Me voilà bien avancé.
- Epicentre, c'est vraiment un très joli prénom. Et dis-moi, tu viens d'où comme ça ?
- Je me prénomme Epicène. J'habite à Paris. Mon père a insisté pour que je prétende habiter près de la place des Victoires, mais en réalité je réside rue Etienne Marcel. Il en a un peu honte, pour une question de standing je crois. Son ascension sociale est très importante pour lui.
- Ah bon ? Et dis-moi il est où ton papa ? Tu peux me le montrer avec ton doigt ? Comment il s'appelle ?
- Il s'appelle Claude. Mais il n'est pas venu. Il ne m'aime pas et je dois dire que je lui rends bien. On s'adresse à peine la parole, il était hors de question pour lui de m'accompagner ici aujourd'hui. Il pourvoit aux besoins matériels de notre famille, c'est tout.
"Je le hais encore plus qu'il me hait."
On ne me l'avait jamais faite celle-là ... Pour la première fois de ma carrière je me sens déstabilisé par ces réponses qui n'ont rien d'infantiles. Je suis déconcerté.
- Et tu as quel âge Epictète ?
- J'ai sept ans et demi. Je suis née le 09 septembre 1974. Et je m'appelle Epicène.
- Et qui t'a accompagné alors aujourd'hui dis moi ?
- Juste ma maman Dominique. Elle est là bas !
Mon regard se tourne vers une dame souriante, élégante, quelque peu embourgeoisée cependant.
- Alors Dominique, vous devez être très émue de voir votre enfant sous les feux des projecteurs, devant des dizaines de téléspectateurs !
- Oui je suis très fière de ma fille. Elle est formidable, vraiment.
"La petite était exceptionnellement éveillée, elle comprenait tout et éclatait de rire à la moindre occasion."
( Oh merci madame, sans le savoir vous venez de m'enlever une belle chandelle du pied ! )
- Si ça n'est pas trop indiscret, pourquoi avoir choisi ce prénom, Epiphanie ?
- Eh bien Claude mon mari et moi avions tous les deux constaté que nous avions des prénoms épicènes, mixtes si vous préférez. Et il nous a alors paru évident d'appeler notre enfant Epicène, qu'il s'agisse d'une fille ou d'un garçon.
"Nous avons un point commun toi et moi. Nos prénoms ne spécifient pas de quel sexe nous sommes."
Soulagé de pouvoir mettre une identité sur la starlette assexuée, je me retourne vers Piscine et lui demande avec mon air gaga :
- Alors ma petite, Amélie Nothomb fait partie de tes auteurs préférés ? Ca fait combien de temps que tu es fan ?
- J'ai commencé à dévorer ses romans depuis l'âge de trois ans. Aujourd'hui je lis davantage Homère ou Victor Hugo parmi tant d'autres mais c'est Amélie m'a fait découvrir et aimer les livres.
- Et qu'est-ce que tu vas nous chan ... Euh, nous lire comme extrait ?
- Je vais vous interpréter un texte extrait de son dernier livre, "Les prénoms épicènes".
Le contraire m'aurait étonné.

"Bizarrement, maman aimait papa. Elle ne lui avait pas dit, mais cela se voyait, se sentait, s'entendait. Maman avait pour s'adresser à papa une voix pleine de déférence, des yeux intenses et des gestes choisis. Papa ne remarquait pas ses manières, ni ne partageait pas son trouble. Si Epicène avait du formuler le sentiment de sa mère pour son père, il eût dit qu'il la supportait - à condition qu'elle parle peu et qu'elle existe le moins possible."
Prononcé sans la moindre hésitation, déclamé même, je remarque que la salle entière est silencieuse, écoutant religieusement la prodigieuse petite fille lire son paragraphe. La moindre allocution présidentielle ferait pâle figure à côté de cette prouesse verbale. Amélie Nothomb elle-même se lève pour rejoindre Epistole et l'accompagner au micro.
"Et elle, est-ce qu'il la supportait ? Pas sûr. Les rares fois qu'il lui disait quelque chose c'était :
"Tu es insupportable !"
Epicène était insupportable quand elle jouait au salon, quand elle chantait dans sa chambre, quand elle ne mangeait pas, quand elle mangeait, quand elle manifestait de l'enthousiasme.
Maman n'osait pas prendre la défense de sa fille. Elle attendait que papa s'en aille et disait :
"Papa est énervé par son travail."

La dame au chapeau et la fillette partagent une brève étreinte émue après leur discours dénonçant les dysfonctionnements de la famille Guillaume. On sent toute la salle crispée par par la description de ce père incapable d'apprécier son propre enfant, si brillant, si réaliste, si en avance sur son âge ; et par cette mère dédaignée, amoureuse mais incapable de lui tenir tête aussi graves que puissent être ses propos.
Enfin, les applaudissements fusent et les pancartes se lèvent, donnant 10 à l'unanimité à la prestation éblouissante d'Epuration. Et pour la première fois de ma carrière, je suis d'accord.
Comme j'ai encore quelques minutes avant que l'émission ne s'achève, j'enchaîne en demandant à la surdouée ce qu'elle a pensé de ce dernier roman de mon invitée belge.
- Eh bien je dirais que je l'ai lu à la façon dont on dévore une gourmandise. Qui aurait eu un goût parfois sucré, parfois amer. L'histoire qui est relatée dans Les prénoms épicènes n'est absolument pas crédible, tout y est exagéré, déformé, et comme souvent dans les romans d'Amélie j'ai davantage eu l'impression de lire un conte. Un récit farfelu qui va toujours droit à l'essentiel, avec des ellipses temporelles quand c'est nécessaire et une économie de mots telle qu'on a parfois l'impression de lire davantage une longue nouvelle qu'un véritable roman. Mais ce conte, je dois bien avouer que je n'ai pas pu le lâcher. le vocabulaire d'Amélie est toujours aussi riche, sa façon de s'exprimer toujours aussi unique en son genre. Même si les personnages sont un peu stéréotypés puisque leur psychologie n'est pas très approfondie, il n'y a pas besoin de davantage pour plonger au coeur du récit de la première à la dernière page sans pouvoir s'arrêter avant la conclusion. Un père odieux et manipulateur, une épouse aimante et complexée et une fillette adorable, intelligente et solitaire suffisent à insuffler suffisamment de vie aux membres de cette famille pour qu'on s'intéresse à leur devenir.
- Et quels thèmes selon toi sont abordés dans ce roman ?
- Beaucoup de thèmes sont communs au roman qu'elle avait sorti l'année dernière, Frappe toi le coeur. Comme dans son pénultième livre, Amélie aborde le sujet de la relation entre les parents et leurs enfants, en se demandant si l'amour est inné, et en présentant tour à tous les points de vue de la mère et de la fille. Mais cette fois le père joue un rôle beaucoup plus important puisque c'est lui cette fois qui s'avérera incapable de s'attacher à sa fille. On dit que la haine est préférable à l'indifférence, mais dans une telle relation familiale est-ce vraiment envisageable ? L'amour, qu'il soit filial ou sentimental, peut-il se commander ? La colère peut-elle cohabiter avec l'affection ? Comme autre thème important il y a bien sûr celui de la vengeance, ce fameux plat qui se mange froid, mais cela je laisse le soin de le découvrir à tous ceux qui n'ont pas encore lu le livre. Et puis bien sûr, il y a tout ce qui tourne autour du paraître. La réussite sociale est une obsession maladive pour le père, pour qui seules semblent compter les apparences : le métier, les relations, les fréquentations de sa fille, le prestige de son adresse ...

- Et pour conclure, qu'aimerais-tu dire à Amélie ?
- Eh bien, évidemment je souhaite la remercier pour tous les merveilleux moments que m'ont fait passer ses livres. Celui-ci présente la particularité d'être l'un des plus prenants, et pourtant à contrario je pense que je l'oublierai très vite, d'où ma comparaison avec une sucrerie dont on se délecte mais dont il ne reste qu'un léger goût en bouche finalement, qui finit rapidement par disparaître. J'aurais également voulu demander à Madame Nothomb de ne pas couler dans la résine les soixante-sept romans qu'elle a rédigés et qu'elle n'a pas souhaité publier, comme je l'ai lu dans un journal. Ce serait dommage de priver son public d'autant d'oeuvres inédites après sa mort, alors que je suis convaincue que beaucoup vaudraient le détour et nous feraient en prime découvrir d'autres facettes de son talent.

* Générique de fin *

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Amélie Nothomb était à l'affiche de la foire du livre de Bruxelles ce week-end. Longue longue file d'attente pour l'embrasser ou lui serrer la main. Que je regrette de ne pas avoir été là ce samedi ! Merci à mon cher et tendre d'avoir attendu deux longues heures les trois minutes de tête à tête avec la sulfureuse Amélie.
« A Magali, fidèle lectrice. de tout coeur. AN. » Voici les premiers mots que je lis en ouvrant les prénoms épicènes...

Amélie s'en donne à nouveau à coeur joie dans les tribulations métaphysiques sur un thème qui semble lui être cher : la relation père et fille. Épicène est une enfant épatante, née de l'union de deux prénoms épicènes (Dominique et Claude (qui veut dire boiteux en latin)), elle grandira grâce à l'amour de sa mère mais aussi grâce ou malheureusement à la haine de son père.
La haine est proche de l'amour mais « la personne qui aime est toujours la plus forte ».

Des prénoms épicènes, des prénoms mixtes pour doubler et mixer la vie de nos protagonistes. Mirages, faux-semblants, équivoques, Amélie nous sert avec son champagne une histoire à la Dallas, de haine et d'amour, avec des dialogues croustillants et de la répartie intellectuelle dont elle seule a le talent.

Amélie toute de noire vêtue, avec ton grand chapeau, tes roses et ton champagne, tu m'impressionnes et m'embrigades à chacun de tes romans pour un tour dans un monde décalé et tu parviens à tirer le meilleur du pire.
Bravo Amélie.
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Rentrée littéraire 2018 oblige, Amélie NOTHOMB est au rendez-vous ; certes avec un livre très court (150 pages) mais néanmoins captivant avec les thèmes de prédilection de l'auteure, et aujourd'hui sur la relation père/fille.
Difficile d'en parler sans un dévoiler trop… J'ai été conquise et je vous laisse le découvrir avec une coupe de champagne ! ou non...
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Claude a épousé Dominique, qui lui a donné une enfant : Epicène. Mais le père n'aime pas sa fille, qui croit bien le lui rendre. Dans cette famille épicène où les prénoms sont toujours mixtes, les sentiments aussi restent indécis quant à leur genre. Amour ou haine, nul ne sait plus, et dans la confusion, chacun leurre sa souffrance dans un désir de vengeance.


Comment mener son existence lorsqu'elle repose sur une blessure indélébile ? En filigrane de la vie de Claude et d'Epicène, s'enroule et se déroule la douleur de l'amour non partagé : l'amour pour une femme chez lui, l'amour filial chez elle, tous deux transmués en haine par le désespoir. Mais la vengeance est-elle une solution ? Guérit-on jamais d'une carence d'amour parental ?


Aussi courte que son écriture est minimaliste, comme rabotée à l'essentiel, cette histoire aux allures de conte est indéniablement ciselée au millimètre, sa construction parfaitement calibrée, le choix des mots soigneusement réfléchi et son motif habilement dessiné. Au-delà de mon admiration pour une telle maîtrise littéraire, il m'a toutefois manqué un soupçon d'émotion, ce je ne sais quoi qui transfigure la lecture en un moment de communion et vous la rend définitivement mémorable.


Ecrit avec un talent littéraire indéniable, ce livre brillamment mené m'a en définitive plus touché l'esprit que l'âme, plus l'intellect que le coeur. Suis-je moi aussi victime d'un ressenti épicène ?

Lien : https://leslecturesdecanneti..
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le roman commence par une rupture. Je dois avouer que si j'avais relu les deux premières pages vers la fin du livre, j'aurais compris plus vite mais je ne fais jamais cela que lorsque j'ai terminé ma lecture pour en comprendre mieux les clés.
Prénoms épicènes qui conviennent aussi bien à un garçon qu'à une fille ; Dominique rencontre Claude qui l'invite immédiatement à se marier et à aller vivre à Paris.
Très étrange, Dominique se laisse porter par cette aventure tout en le trouvant bizarre.
Leur fille, Epicène du nom d'une héroïne de Ben Jonson, un contemporain de Shakespeare, est le symbole de la femme parfaite.
Claude continue à se montrer étrange, n'éprouve rien pour sa fille ni son épouse d'ailleurs jusqu'au jour où il place Dominique au premier plan pour faire la connaissance d'un couple très en vue à Paris.
Dominique n'y voit que du feu dans la manipulation de cet homme.
La haine qu'éprouve la petite Épicène pour son père monte en crescendo.Se dirige-t-on vers une tragédie ?
Dominique va-t-elle un jour se libérer de l'emprise de cet homme gravement frustré ?
Un petit roman comme Amélie Nothomb en a la spécialité avec un être cruel comme dans beaucoup de ses livres, avec un titre énigmatique qui traduit peut-être la neutralité des personnages ?
Quand elle fait appel à des notions historiques, Amélie Nothomb nous les explique à nous, lecteurs qui ne sommes pas censés tout savoir et elle le fait très habilement sans trop de longueurs.
Parfois, j'ai trouvé le style un peu trop sec dans les dialogues mais cela fait partie du jeu de l'auteure avec les faits et les mots.
J'ai bien apprécié ma lecture, pas autant que "Les catilinaires" ou " Frappe-toi le coeur" mais quand même, je crois que je ne l'oublierai pas tellement il est singulier.
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critiques presse (6)
Bibliobs
25 septembre 2018
La littérature d'Amélie Nothomb est immuable. Elle est aussi annuelle qu'une rente, courte sur pattes, très champagnisée, trop maquillée, et toujours décevante.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
LaPresse
19 septembre 2018
Nothomb signe ici un roman divertissant, mais sans plus, un roman qu'on oublie dès la dernière page lue.
Lire la critique sur le site : LaPresse
Lexpress
10 septembre 2018
Du Nothomb pur sucre.
Lire la critique sur le site : Lexpress
LeFigaro
06 septembre 2018
La romancière publie Les Prénoms épicènes, un conte intelligent mais facile.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Telerama
03 septembre 2018
La romancière, qui vient de publier “Les Prénoms épicènes”, se détache du lot en sondant la cruauté des rapports humains. A contre-courant des tendances.
Lire la critique sur le site : Telerama
Actualitte
29 août 2018
À son habitude, Amélie Nothomb écrit un monde sans superflu, apparemment simple et calme. Presque tendre au début. Mais les personnages sont des prétextes, des images et leur aventure vaut pour ce qu'elle questionne.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Citations et extraits (120) Voir plus Ajouter une citation
Chanel N°5 : elle savait que cela existait, point final. Jamais elle n'avait reçu de parfum. Quant à l'idée de s'en acheter un, elle ne l'avait pas effleurée. Claude était fou de lui offrir cela.
Elle quitta le café, espérant que personne ne l'avait vue dans une situation aussi gênante.
Chez elle, elle s'enferma dans la salle de bains et osa sortit le flacon de la boîte. L'objet lui parut d'une beauté inégalable. C'était le modèle d'origine, sans vaporisateur. Elle enleva le bouchon et respira : l'odeur la stupéfia trop profondément pour qu'elle puisse savoir si cela lui plaisait. (...)
Elle procéda comme elle avait vu au cinéma : elle imbiba le bouchon en retournant le flacon, puis elle en caressa l'intérieur de son poignet. Ensuite, elle porta à ses narines sa peau métamorphosée par l'onction : ce qu'elle éprouva alors dépassa toutes les émotions qu'elle avait vécues.
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La nouvelle amie avait un art infini pour distiller son charme. A l'évidence, il ne s'agissait pas d'une technique.Reine procédait par la plus naturelle des magies. Quand, au terme d'une expédition en ville, les deux femmes regagnaient l'appartement de la montagne Sainte-Geneviève, la maîtresse des lieux débouchait une bouteille de champagne en disant que le Deutz était son thé préféré.Les bulles achevaient de leur délivrer le coeur et Dominique voyait littéralement les étincelles crépiter dans la conversation de son amie. Elle s'en laissait imprégner, savourant deux ivresses dorées à la fois.
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- Que fais-tu ?
- Je suis professeure d'anglais. J'ai passé l'agrégation.
- Bravo ! C'est magnifique.
C'était la première fois que son père la félicitait. Elle eut honte du plaisir qu'elle en éprouva.
- J'ai écrit une thèse sur le verbe "to crave".
- Peux-tu traduire ?
- Cela signifie "avoir un besoin éperdu de".
- To crave. Eh bien, c'était le verbe de ma vie et je ne le connaissais pas. J'en ai pourtant sacrément exploré le sens.
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Un jour que sa mère tournait en boucle dans le questionnement, la fille lui dit de passer à autre chose.
- Tu as gagné le divorce, ajouta-t-elle.
- Personne ne gagne un divorce. C'est toujours un échec pour tout le monde.
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-Jean-Louis affirme qu'il est beaucoup plus chic d'inviter chez soi qu'au restaurant. Il a raison, mais quelle plaie! J'ai beau me faire aider, j'ai toujours beaucoup de mal. Alimenter les conversations, avoir l'air ravi d revoir des gens ennuyeux, à périr, ne pas les jeter dehors alors qu'on rêve d'aller se coucher, et savoir qu'en guise de remerciements on sera convié chez eux à des soirées comparables, c'est le prix à payer pour ma belle vie.
- Il paraît que vous y excellez.
- qu'est-ce que cela change? On peut détester ce en quoi on excelle.
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Vidéo de Amélie Nothomb
Sur France Inter, Amélie Nothomb a choisi de dénoncer une injustice à ses yeux : les musées qui obligent trop souvent leurs visiteurs à réserver en ligne.
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