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EAN : 9782743606091
148 pages
Payot et Rivages (26/02/2000)
3.64/5   55 notes
Résumé :
L'esprit d'indépendance - son insolence, son euphorie, sa force de détachement - souffle pour chaque personne selon une disposition biographique singulière, au gré d'instants qui, peut-être insignifiants de l'extérieur, s'inscrivent en nous comme les moments décisifs de notre histoire.
Cet essai dit importance de savoir au vol les saisir.
Le goût du jeu, l'envie de rire, l'art du voyage, le plaisir de dire non à la chaîne des obligations et à celle de... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Attention : le titre de ce livre ne rend pas justice à son contenu. On pourrait penser de prime abord qu'il s'agit d'un ouvrage de philosophie à l'usage des classes terminales. Pas du tout. S'il reste d'une lecture aisée, ce livre est une sorte de journal de bord d'une lectrice insoumise et d'humeur vagabonde. On y rencontre plusieurs écrivains qui vont chercher ailleurs ce qu'ils ne trouvent pas chez eux (de Casanova à Rimbaud en passant par Rousseau, Flaubert, Isabelle Eberhardt et quelques autres) et aussi Chantal Thomas elle-même, qui mêle ses pas à ceux de ces écrivains dont elle cherche les motivations quitte à les bousculer un peu (comme Flaubert par exemple). Chantal Thomas s'interroge aussi sur d'autres rebelles comme Fritz Zorn (l'auteur de Mars) ou Debord. Elle questionne aussi la liberté de la femme et comment avec des auteurs comme Virginia Woolf ou Marguerite Duras, elle a pu échapper à la condition de "femme à marier" que lui faisait des auteurs célèbres comme Michelet. Peut-elle alors se donner le droit de refuser d'être mère comme y prétend l'auteur au détour d'une page pour préférer créer "autre chose" ?
Bref, un petit livre court, au ton enlevé et rempli de bonnes choses.
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Je reste mitigée au sortir de ce livre. Il y a de beaux passages sur la liberté, et, surtout, la difficulté d'être libre et femme et une femme libre.

Mais, sans que le titre ne l'indique, il s'agit de l'assemblage de plusieurs textes écrits par l'auteure, sans cohérence nécessairement les uns avec les autres, avec des répétitions aussi.

Et puis, à la question comment supporter sa liberté ? Il n'y aura aucune ébauche de réponse. Car c'est plutôt des vagabondages de pensées de l'auteure qui nous sont proposés.

Il y a quelques pages dans la première partie qui sonnent juste.

La seconde partie où l'auteure nous retrace les parcours de marcheurs de grands auteurs, m'est apparue comme une redite en nettement moins bien de "Marcher, une philosophie" de Frédéric Gros, que j'ai lu le mois passé.

Comme quoi, ce petit livre répondait à une envie ancrée en moi pour le moment, mais j'ai de très loin préféré le précédent.
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Même si Chantal Thomas m'a parfois perdu dans ces voyages et déambulations à la recherche de sa propre liberté, j'ai aimé parcourir la France et le monde avec ces grands noms de la littérature (Duras, Woolf, Casanova, Primo Levi, Hemingway, Flaubert, etc.). J'ai aussi eu le plaisir de découvrir Isabelle Eberhart, que je ne connaissais pas.
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Voilà un livre déstabilisant ! le titre est alléchant surtout quand on est confiné. Mais le texte ne répondra jamais à la question posée. L'auteure nous donne à voir une série de portraits qui ont choisi de parcourir la vie hors des sentiers battus et qui nous font donc réfléchir à notre propre quotidien, sans doute très plan-plan. Alors on regarde Flaubert, Rimbaud, les enfants, Virginia Woolf s'insurger contre la chaîne des obligations et des habitudes qui nous tuent à petit feu. Et au lecteur de se prendre en main pour faire pleuvoir la fantaisie dans sa vie. Et si c'était le déclencheur pour sentir enfin "le frisson de l'infini" ? On a du pain sur la planche !
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Peut-etre que ce livre aurait dû avoir pour titre "comment supporter ma liberté".
Peut-etre serait-il judicieux de revoir le résumé, de le passer au "je", au "moi" parce que ce dont il est question dans cet ouvrage c'est de la vie de l'auteure, de ses idées, de son point de vue personnel sur le monde et non d'une vision nuancée de la liberté, non d'une réflexion sur la chaîne des obligations en général mais sur sa propre chaîne d'obligation, sur son histoire. Il ne s'agit pas d'un essai philosophique mais plutôt d'un retour sur l'expérience personnelle de la vie de Chantal Thomas.
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Citations et extraits (19) Voir plus Ajouter une citation
Je m’assois sur la plage. Une femme vient à moi, juste pour me raconter comment par les manigances d’une belle-fille avare elle a été chassée de sa propre maison, en Bretagne. Constatant que son histoire m’indiffère, elle attaque : « Et vous ? Vous êtes contente de vos enfants ? Vous vous entendez bien avec eux ? – Je n’ai pas d’enfant. (Silence, long regard). – Ce doit être une chose terrible », dit-elle, et elle me tourne le dos.
Pas d’enfant. Cette petite phrase simple énoncée matter of fact, en passant (on me pose une question, je réponds), comme on pourrait dire : Je ne parle pas portugais, a le don de faire circuler autour de soi un air froid – le verdict muet d’une antique réprobation. Les femmes en votre présence vous regarde autrement. Comment cela : vous n’avez pas d’enfant ? Vous n’êtes pas une mère ? Vous n’avez jamais désiré un bébé ? Impossible ! Toute femme désire un bébé. C’est son instinct, l’accomplissement de sa nature. Une femme sans enfants est une femme inachevée. Elle mérite à peine ce nom. Pour cet être contre nature, il faudrait inventer un autre terme.
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Il y avait la chambre des jours de pluie. Elle se confondait avec l'espace de lecture où j'étais plongée, vibrait du même rythme, était suspendue à la même impatience. Seule la faim pouvait m'en arracher. Jours de pluie, jours splendidement gris - jours pliés aux dimensions de la page, attrapés au piège de son invisible profondeur, de son impalpable intériorité. J'avais traversé des continents, des siècles, ou n'avais pas bougé d'une divagation circulaire, et soudain le soir était là. J'allumais la lampe sans lever les yeux de mon livre. C'était à lui que s'évaluait ma vie, c'était lui qui donnait la mesure de toute chose. Et la chambre, hypnotisée à l'image de mon corps, se soumettait à l'empire du Livre. Non seulement elle n'apportait aucun obstacle, aucune distraction, mais je la ressentais qui se resserrait encore (si c'était possible dans un espace où, les bras écartés, je touchais de chaque main une cloison!) pour mieux me protéger, m'isoler.
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Un homme se tourne(e) vers moi : "Vous êtes libre ce soir — Oui, mais permettez-moi de le rester."
Il faut cette précision, car, si je dis seulement : "Oui, je suis libre", l'interlocuteur traduit en son langage, qui n'est sans doute pas littéralement celui-ci : "D'accord, prenez-moi, occupez-moi, distrayez-moi. Débarrassez-moi de ma disponibilité, de mon apesanteur. (…)" L'homme qui demande à une femme " Etes-vous libre ? (ou "Etes-vous seule ?", considéré comme synonyme (…)) est dans la même disposition que celui qui, au cinéma ou au restaurant, dans un train, s'informe : "Cette place est-elle libre ?" Oui. Alors il l'occupe. Il n'y a aucune raison qu'elle reste libre. C'est un vide inutile.
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Un homme qui ne veut pas d'enfant dit non à l'autre, à l'aimée soudain changée en un adversaire dont la beauté et les larmes risquent de le faire céder - une femme qui ne veut pas d'enfant dit non pour elle-même, et son refus, bien que souvent inaudible ou non articulé, est sans appel. Ce n'est qu'une ellipse. Une touche décisive de négativité dans le dessein d'une vie. Un hommage à l'esprit de rupture.
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Comment supporter sa liberté n'offre aucune démarche conséquente, aucun mode d'emploi. Cet essai se veut plutôt une incitation aux déplacements, aux absences. Il propose des manières d'habiter les marges, d'inscrire les mirages, de célébrer sa solitude.
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