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Ce qui m'a intrigué en feuilletant cet énorme livre, c'était que la place importante que Chalamov donne à la littérature dans son livre saute aux yeux. A la Kolyma, nous dit Chalamov, où tout est déshumanisé, elle semble au contraire n'avoir aucune place. On est par ailleurs bien trop occupé à survivre au milieu des truands et du travail forcé, d'un froid qui descend jusqu'à -60° C, des maladies et du manque évident de nourriture. Mais j'avais aussi envie de lire ce livre pour ce qu'il revêt de la perception d'une certaine réalité, atroce. Je n'avais à ce moment-là pas d'autre envie. L'auteur prévient le lecteur que ce qu'il a vécu là-bas le dépasse, nous à plus forte raison encore.

Des petits morceaux sont reconstitués, dans un désordre chronologique et de répétitions. le livre acquiert en quelque sorte une forme libre de mémoire aux limites humaines : quelques réflexions éparses ― il ne brille pas par sa dimension analytique malgré tout ― quelques épisodes. Notamment un, relaté dans un très beau récit intitulé "Marcel Proust"… Ce fantôme (dans le meilleur sens du terme, s'entend) a un éclat très particulier, très étrange et en tout cas lumineux au coeur de ce témoignage. Si justement la littérature n'a plus de place, ou presque plus, c'est au mieux en tant que souvenir. Dans des pénibles tentatives de réminiscences de sa vie avant le goulag, ou bien quand on « édite des rômans » pour des truands oisifs. Mais « au mieux, un souvenir » n'est-ce-pas déjà beaucoup ? La littérature devient pour Chalamov un moyen de redevenir humain, qu'il partage avec son lecteur dans une avidité palpable. Mais on se sent comme étranger, peut-être que l'expérience est trop radicale, même si nombre de ces récits sont émouvants.
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Je ne sais pas qui est à l'origine de l'expression : être au mauvais endroit au mauvais moment. Calogero l'a chanté il y a peu à la faveur d'un fait divers insoutenable mais qui n'avait rien de systémique ! Il arrive aussi que la vie d'un auteur est plus un roman (dramatique) que son oeuvre elle-même. Je trouve que Varlam Chalamov l'auteur de "Récits de la Kolyma" a à voir singulièrement avec ces deux notions réunies. Je conçois aussi que le talentueux Joseph Roth par exemple n'a pas été gâté par la vie qui s'est jouée de lui avec une ironie sardonique mais toutefois sans vie carcérale ; vie carcérale aussi longue que celle de Chalamov qui lui aura collé à la peau avec toutes les brimades toutes plus humiliantes et douloureuses les unes que les autres.

Si l'on veut lire un auteur qui a enduré pratiquement toute sa vie comme ce n'est pas possible sans jamais faire de concessions car l'homme avait une volonté et des convictions inébranlables alors il faut lire les Récits de la Kolyma son oeuvre phare qui ne sera jamais imprimée en Russie comme on peut s'en douter sauf à titre posthume

Né en 1907, mort en 1982, Chalamov est un homme foudroyé : toute sa vie il se sera pris le bolchevisme en pleine face. Pour menées antisoviétiques, il sera condamné à 3 ans de camp, puis 5 ans de goulag, puis encore 10 ans de goulag duquel avec le matricule 58 on ne réchappe pas, en principe puisque c'est un camp où on y va pour mourir. Miraculeusement, il est vivant. A peine a-t-il vaincu ses démons à la mort de Staline, qu'il va replonger dans le malheur dans sa vie personnelle cette fois mais qui n'est qu'un effet pervers du régime comme si l'ombre du dictateur planait encore avec une sorte de rémanence. Et pour finir, il meurt fou !

Pour l'admirateur d' Ivan Bounine que je suis, un évènement dans la vie de Chalamov n° 58 ne pouvait échapper à mon attention. Mais avant cela, il me faut dire un mot de Bounine, il n'est pas l'épigone que j'ai lu, il s'inscrit dans la littérature russe avec brio, il reprend le flambeau dans le siècle 20e des grands aînés disparus, de Tourgueniev d'abord, puis de Tolstoï si on veut y voir des liens de parenté littéraire. Très tôt il va être inquiété par les bolcheviks en tant que propriétaire foncier et devoir émigrer. Dans "le Village", il décrit la vie rurale russe comme elle est, impassiblement, mais rien d'autre. Rien d'autre, je veux dire rien de compromettant à priori. Il est alors le plus grand écrivain russe émigré, reconnu pour la pureté de son style et son classicisme, sur des thèmes dans la pure tradition des grands romanciers russes du 19e. L'essentiel de son oeuvre a été écrite en exil, et c'est l'Europe qui va définitivement le consacrer avec son Nobel de 1933, mais avec une particularité il n'a cessé d'écrire sur sa Russie qui lui est chère plus que tout et il sait que tout espoir de la recouvrer physiquement lui est désormais impossible. Et peut-être est-ce en partie la raison de son oubli relatif ici. Ajoutée à cela sa situation de russe blanc quand ici plus tard qu'ailleurs les communistes continuaient d'avoir la berlue pour Staline. Etre à cheval sur deux continents littérairement parlant ,ce n'est jamais évident.

Mais Chalamov lui, à vouloir braver l'impossible sur le sol natal -qui lui sera ouvert au départ vu les antécédents religieux familiaux, à condition encore qu'il fît amende honorable-, n'aura même pas eu cette chance d'être à cheval, sur rien du tout d'ailleurs. Il fera don de soi pour la littérature en écrivant son long et précieux témoignage sur le goulag, la littérature lui doit bien d'avoir quelques égards pour lui

En 1943, au moment de rempiler pour 10 ans de plus de goulag à la Kolyma Varlam Chalamov est condamné pour avoir considéré Ivan Bounine comme un classique de la littérature russe !

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Varlam Chalamov, né en 1907, a passé 17 ans de sa vie au Goulag, dans la Kolyma, à l'extrême nord est de la Sibérie. de 1937 à 1953, il survit contre toute attente à des conditions de détentions inhumaines. Réhabilité après la mort de Staline, il passera 25 ans à réunir et à publier ses souvenirs sous forme de courts récits, sans artifices et sans effets littéraires. Cette dernière édition réunit l'intégralité de ces récits dans un gros livre pesant, au propre et au figuré.
L'oeuvre de Chalamov est très complémentaire de celle de Soljenitsyne, même si les auteurs ne s'entendaient guère. Chalamov livre un matériau brut, assez désespéré et désespérant sur la nature de l'homme. Les récits se suivent et seuls ceux regroupés dans les essais sur le monde du crime semblent se rattacher à une pensée construite. Pour le reste, le souvenirs remontent, sans ordre chronologique, laissant percevoir peu à peu, s'il est possible, l'horreur du goulag.
On ne trouve pas chez Chalamov le recul de Soljenitsyne qui met en évidence le lien direct et continu entre la révolution d'octobre et son idéologie et le goulag : Il ne pouvait pas y avoir de communisme sans goulag ou équivalent.
La lecture de Chalamov est longue et exigeante. Elle génère un double malaise : d'une part, celui de constater de quoi l'homme est capable; d'autre part celui de constater la complaisance persistante de nos intellectuels passés er présents, avec un système que l'auteur compare à plusieurs reprises au nazisme. On ne peut parler de Céline aujourd'hui, malgré son génie, sans prendre quelques pincettes pour mettre à distance le talent de l'auteur de ses choix politiques nauséabonds. Et cela me semble juste. Pourquoi n'en fait on pas autant sur d'autres génie du 20ème siècle qui furent complices, et pendant des décennies, d'atrocités qui n'ont rien à envier à celles des nazis. Je lis la poésie d'Aragon avec délectation, mais ses choix politiques ne me paraissent pas plus respectables que ceux d'un Brasillach. Pourquoi a t on tant de mal à mettre à distance et condamner toutes ces idéologies néfastes? Y a-t-il donc un bon et un mauvais totalitarisme, une bonne et une mauvaise justification des massacres de masse?
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La Kolyma : nom d'un fleuve qui coule en Sibérie, nom également d'une région minière, symbole de la souffrance de millions de personnes victimes de la répression soviétique et envoyées dans des goulags.

Ces victimes étaient pour certaines des détenus de droit commun, les autres étant des « ennemis du peuple » : intellectuels, religieux, koulaks ou toute autre personne ayant eu le tort de faire partie des quotas d'ennemis à trouver et déporter par les autorités locales.

Varlam Chalamov a été déporté durant de longues années pour des motifs politiques. de cette horreur, il va en tirer un récit, témoignage majeur de la vie dans les goulags.

La version poche proposée par les éditions Verdier ne regroupe que 13 « chapitres » du récit fleuve original.

Pour autant, les chapitres sélectionnés permettent d'entrevoir tout le génie de Chalamov pour retranscrire l'indicible.

Il n'est pas le narrateur de son récit mais celui-ci est bien évidemment largement tiré de ses souvenirs. Il apparaît néanmoins ça et là derrière les traits d'une figure apparaissant au fil des pages.

C'est un livre qui n'est pas linéaire. Les chapitres doivent être envisagés comme des instantanés, autant de moments qui viennent illustrer la souffrance, la déchéance.

Varlam Chamalov n'occulte rien, il se livre sans pudeur, pour raconter la faim et la fatigue. L'égoïsme nécessaire à la survie. Cette solitude du prisonnier car, qui sait si votre voisin ne vous dénoncera pas, car mieux vaut être seul que de devoir partager le peu que l'on a. D'autant plus lorsque la hiérarchie des camps vous place tout en bas de l'échelle, là où la faim et la fatigue conduisent à laisser de côté toute fierté ou amour-propre pour survivre encore un peu.

Le récit, son extrait ici, montre outre la portée historique incommensurable du témoignage apportée sur le goulag, une réflexion sur l'écrit. Sur cet homme que Varlam Chalamov était dans le camp et cet homme qu'il est lors de l'écriture de son livre.

Comment trouver une cohérence entre cet homme qui est unique et en même temps plusieurs : celui qui a été dans les camps et celui qui en rédige les souvenirs ?

Cette version « poche », abrégée serait le terme plus exact, permet de se confronter à l'oeuvre de Charlamov pour ceux que les 1515 pages de la version complète rebuteraient.

Pour moi, j'avoue une certaine frustration à l'idée de n'avoir que cette centaine de pages, frustration à laquelle il sera bien évidemment remédié par l'achat de l'ouvrage intégral.
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Ce texte publié dans la collection dédiée à la littérature slave chez Verdier est à déconseiller aux âmes sensibles. Chalamov y décrit les conditions de sa détention dans les camps du Goulag puis de son assignation à résidence, sous la forme de récits ou fragments qui dans l'édition de 2003 occupent 1536 pages ... je n'ai pas pu le lire dans l'ordre ni dans son intégralité, par crainte de sombrer dans une profonde dépression mais je reviendrai visiter cette oeuvre majeure de la littérature slave par petites touches.
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EN 1937, Varlam Shalamov, un jeune auteur soviétique en plein essor, fut envoyé en prison pour payer ses péchés idéologiques. Il a passé 22 ans dans la Kolyma, au nord-est de la Sibérie, où le gouvernement soviétique exploitait une vaste exploitation aurifère. Il a survécu, il a regagné sa liberté, et pu décrire ses expériences.
''Vivre'' (à Kolyma) signifie corruption, douleur, humiliation jusqu'à ce qu'il n'y ait plus d'humiliation possible, puis la mort. « Manger » (dans le camp de travail) signifie faire bouillir des aiguilles de cèdre pour obtenir de la vitamine C, ronger désespérément un cochon congelé avec des dents descellées par le scorbut, puis mourir de faim. ''Travailler'' (dans la mine d'or) signifie des doigts infirmes en permanence, aptes à saisir une pioche mais ne pouvant plus se refermer sur un stylo, puis la mort. ''Mort'' (par 60 degrés en dessous) signifie d'innombrables cadavres enterrés dans des fossés où le pergélisol empêche la décomposition ; au tibia de chacun est attachée une étiquette en contreplaqué avec un numéro.
Shalamov écrit sur sa désintégration personnelle; il déclare clairement que les qualités humaines de sensibilité, de moralité, de compassion sont devenues pour lui les plus pures fictions. Sollicité une fois par son chef de chantier pour rédiger une lettre de supplication à l'usage du patron, Shalamov échoua, malgré son désir d'une récompense : ''Je n'étais pas à la hauteur - et non pas parce que l'écart entre ma volonté et la Kolyma était trop grand, non pas parce que mon cerveau était faible et épuisé, mais parce que dans ces plis de mon cerveau où étaient stockés les adjectifs extatiques, il n'y avait rien d'autre que de la haine. une fiction, un conte de fées, un rêve ; seul le présent était réel. » Chaque histoire tourne autour de la dégénérescence, et l'exemple le plus frappant se produit dans « Les lépreux ». Pendant la Seconde Guerre mondiale, les léproseries ont été détruites et les lépreux ont souvent cherché refuge dans les camps ; à la Kolyma, où les engelures et les amputations étaient courantes, les lépreux n'étaient pas remarqués.

Les '' âmes mortes '' de Gogol c'est une astuce par laquelle des serfs morts sont transformés en profit par un manipulateur intelligent. Les « âmes mortes » de Shalamov sont les vivants. Leurs âmes sont mortes, leurs corps vivent, et ils deviennent simplement ''un sous-produit de la mine.'' dans le premier récit ''Graphite- l'homme d'affaires” - un certain Kolya échange sa nourriture pour une capsule de dynamite, puis il négocie les rations de deux de ses amis, en échange il leur offre l'avantage inestimable de se joindre à lui pour tenir la charge et faire disparaître leurs mains. « le bonheur de Kolya a commencé le jour où sa main a été arrachée », car il ne sera plus obligé de travailler à la mine.
Dans un autre récit Chris est convoqué au quartier général, s'attendant à entendre sa condamnation à mort, mais en chemin, il est ravi de trouver quelques pelures de navet gelées dans la neige, et il les fourre dans sa bouche. Shalamov se décrit comme l'une des âmes mortes. Faisant le récit d'un passage à tabac qu'il a reçu, il remarque avec désinvolture : « le pied botté de Fadeev m'a donné un coup de pied dans le dos, mais une soudaine sensation de chaleur m'a envahi et je n'ai ressenti aucune douleur. Si je devais mourir, ce serait encore mieux. » Presque tout le monde dans le livre partage ce sentiment.

Les intellectuels et les idéologues, suggère Shalamov, sont les plus vulnérables à la dégradation. Les prisonniers au premier plan de son récit sont des politiques - professeurs d'université, journalistes, ingénieurs, maires, écrivains - tandis que dans l'ombre planent les criminels, mieux organisés et plus en sécurité. Dans le récit „La Taïga dorée'' le narrateur choisit la couchette la plus basse : ''Il fait froid ici, mais je n'ose pas ramper plus haut, là où il fait plus chaud, car je ne ferais que tomber. ... S'il doit y avoir un combat pour les couchettes inférieures, je peux toujours ramper en dessous.'' Les seuls survivants probables du camp sont les criminels endurcis, qui s'arrangent pour pouvoir refuser de travailler, et les intellectuels les plus faibles , qui ne peuven pas travailler. Évidemment, cette observation a la force d'une parabole sur les rapports de force dans l'État soviétique, mais c'est aussi peut-être une description troublante et précise de la réalité générale, que Shalamov veut que nous gardions à l'esprit.


Le livre soulève aussi la question de savoir comment l'imagination peut prévaloir dans certaines circonstances épouvantables. Comment un homme peut-il vivre pendant une longue période une existence complètement déshumanisante et ensuite écrire à ce sujet ? Si une personne devient une fonction de son travail, si elle devient aliénée de tout ce qu'elle avait tenu pour important en tant qu'être humain, si ses croyances sont écrasées, sa morale ridiculisée et ses aspirations réduites à des rêves de pain, qu'est-ce qui soutiendra sa créativité ?

Mais ce livre existe et nous montre que, malgré une telle dégradation, Shalamov a survécu. Il y a des réserves, même à la Kolyma - si l'on a la chance de s'imposer physiquement. « Je sais, écrit Shalamov, que chacun a quelque chose qui lui est le plus précieux, la dernière chose qui lui reste, et c'est quelque chose qui l'aide à vivre, à s'accrocher à la vie dont nous étions être si instamment et obstinément privé. ... ma dernière chose était le vers.'' La littérature, laisse-t-il entendre, était fusionnée avec la passion. La littérature était sa façon de survivre. La littérature devint sa façon de haïr, et la haine était la dernière émotion qui lui restait avant l'indifférence. Surtout, la littérature était sa façon de se souvenir qu'il avait été un jour humain.

© Mermed
Lien : http://holophernes.over-blog..
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Un livre qui m'a transformée, écrit dans une langue simple en apparence, mais en réalité savante dans le détail... le réel du pire goulag dans un livre de pure littérature. J'ai découvert ce livre en lisant "Dans les geôles de Sibérie", autre livre de grande littérature dont parlait Pierre Michon, autre auteur majeur... de lectures en lectures, on voyage dans les textes et les émotions...
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Un ouvrage qui concentre (suis-je puis dire) tout un ensemble de petites histoires dans le système concentrationnaire soviétique dans la Sibérie glacée.

S'y côtoient des individus perdus, malades, meurtris, fous, des voyous exécrables et un système mafieux qui vit sur ce système concentrationnaire, enfin la violence et la cruauté entre prisonniers, entre voyous et prisonniers, et entre les commissaires politiques et les prisonniers.

L'ensemble est déprimant, on pourrait croire ce monde mourir sous la neige et la glace, mais seule la langue de Varlam Chalamov est le trait vivant qui insuffle encore un souffle de vie aux prisonniers avant qu'ils ne meurent.

L'ouvrage est vraiment bien rédigé, et agréable à lire. Cela donne l'envie au lecteur de suivre ces récits effrayants qui s'appuient sur la véracité historique du système concentrationnaire soviétique.

On imagine bien que ce système perdure encore aujourd'hui sous le règne de Vladimir Poutine...
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Il est absolument impossible de résumer une telle accumulation de situations aussi monstrueuses (ouvrage de 1500 pages). En effet, Varlam Chalamov a passé 17 années de sa vie dans les ignobles camps de concentration du Goulag, notamment, dans ceux de la Kolyma en Sibérie, par des températures avoisinantes, 10 mois sur 12 : -30°, voire -50°.

Comme l'écrit avec humour Varlam Chalamov, page 36 :

« Au-dessous de moins cinquante, un crachat gèle au vol ».

L'auteur a vécu l'horreur et la barbarie dans un monde dans lequel la vie d'un Zéka (prisonnier-esclave) n'avait aucune valeur.
Dès qu'un « crevard » (prisonnier) mourait : de faim, de froid, de maladie, d'épuisement, fusillé, etc., il était aussitôt remplacé par un autre esclave déshumanisé.

Ce chef-d'oeuvre de la littérature Russe est un témoignage fondamental pour l'Histoire, et la MEMOIRE de ces MILLIONS de victimes exterminées au Goulag par le régime totalitaire COMMUNISTE.

L'histoire de l'humanité est en même temps, tragiquement, l'histoire de l'INHUMANITE !

Confer également les précieux témoignages sur le thème du Totalitarisme, de :
Alexandre Soljénitsyne (L'archipel du Goulag) ;
Alexandre Soljénitsyne (Une journée d'Ivan Denissovitch) ;
Jacques Rossi (Qu'elle était belle cette utopie !) ;
Jacques Rossi (Le manuel du Goulag) ;
Evguénia S. Guinzbourg (Le vertige Tome 1 et le ciel de la Kolyma Tome 2) ;
Margarete Buber-Neumann (Déportée en Sibérie Tome 1 et Déportée à Ravensbrück Tome 2) ;
Iouri Tchirkov (C'était ainsi… Un adolescent au Goulag) ;
Boris Chiriaev (La veilleuse des Solovki) ;
Malay Phcar (Une enfance en enfer : Cambodge, 17 avril 1975 – 8 mars 1980) ;
Sergueï Melgounov (La Terreur rouge en Russie : 1918 – 1924) ;
Zinaïda Hippius (Journal sous la Terreur) ;
Jean Pasqualini (Prisonnier de Mao) ;
Kang Chol-Hwan (Les aquariums de Pyongyang : dix ans au Goulag Nord-Coréen) ;
Aron Gabor (Le cri de la Taïga) ;
Lev Razgon (La vie sans lendemains) ;
Pin Yathay (Tu vivras, mon fils) ;
Ante Ciliga (Dix ans au pays du mensonge déconcertant) ;
Gustaw Herling (Un monde à part) ;
David Rousset (L'Univers concentrationnaire) ;
Joseph Czapski (Souvenirs de Starobielsk) ;
Barbara Skarga (Une absurde cruauté) ;
Claire Ly (Revenue de l'enfer) ;
Primo Levi (Si c'est un homme) ;
Primo Levi (Les naufragés et les rescapés : quarante ans après Auschwitz) ;
Harry Wu (LAOGAI, le goulag chinois) ;
Shlomo Venezia (Sonderkommando : Dans l'enfer des chambres à gaz) ;
Anastassia Lyssyvets (Raconte la vie heureuse… : Souvenirs d'une survivante de la Grande Famine en Ukraine) ;
François Ponchaud (Cambodge année zéro) ;
Sozerko Malsagov et Nikolaï Kisselev-Gromov (Aux origines du Goulag, récits des îles solovki : L'île de l'enfer, suivi de : Les camps de la mort en URSS) ;
François Bizot (Le Portail) ;
Marine Buissonnière et Sophie Delaunay (Je regrette d'être né là-bas : Corée du Nord : l'enfer et l'exil) ;
Juliette Morillot et Dorian Malovic (Evadés de Corée du Nord : Témoignages) ;
Barbara Demick (Vies ordinaires en Corée du Nord) ;
Vladimir Zazoubrine (Le Tchékiste. Récit sur Elle et toujours sur Elle).
Lien : https://totalitarismes.wordp..
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Pour le moment, j'en retire une réflexion sur la résistance de l'homme et de l'amitié.
L'homme plus résistant qu'un cheval...
Je ne sais pas si Chalamov aurait choisi d'être écrivain dans une autre vie mais survivre à 22 ans de camps est un exploit en soi. Un athlète exceptionnel.
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