36 auteurs pour autant de nouvelles, illustrés par les dessins de Mako.
36 auteurs engagés, car cet ouvrage polyphonique n'a qu'une seule ligne éditoriale : celle de défendre les services publics, un certain « idéal de solidarité »
concrétisé ici par le train dans la tourmente de cette nouvelle « bataille du rail ».
36 pierres apportées à l'édifice d'une lutte, puisque les droits d'auteurs sont entièrement reversées aux caisses des grévistes contre cette réforme ferroviaire 2018.
À chacun d'en juger la nécessité bien sûr, mais il fallait le préciser, car il ne s'agit pas ici d'un don seulement caritatif, mais profondément politique.
Bien sûr, ces nouvelles sont très différentes, et parfois inégales, mais toutes réussissent la gageure de parler à nous tous, qui avons en commun cet « imaginaire du rail».
Comme Didier Daenincks dont « le sang noir du monde ferroviaire coule dans [s]es veines. »
Lu en juillet 2018.
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Sortez de votre train-train et prenez avec moi, ce train de nouvelles, d'écrivains solidaires de cheminots en grève. Les droits du livre sont intégralement reversés en soutien aux grévistes.
Prévert écrivait : "Le train m'égare, la gare m'étreint." J'ai aimé le texte de Laurent Binet qui convoque le plus long générique de film, avec l'arrivée en gare, d'un train, d'où descend C.Bronson, dans "Il était une fois dans l'ouest." Tandis que H.Fonda essaie de prendre une locomotive, dans "Mon nom est personne". Cris Evans remonte des derniers wagons, avec des prolétaires révoltés ( les cheminots?) pour " Snowpiercer".
Vous rencontrerez peut être d'autres écrivains, dans les wagons suivants, pendant que "le train sifflera 3 fois". Lisez ce livre, et compostez votre billet " de soutien".
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Un recueil de textes courts par une trentaine d'écrivains et écrivaines, sur le thème du train et du chemin de fer, en soutien aux cheminots en grève en 2018. Comme souvent dans ce genre d'ouvrage, il y a du très bon et des textes moins mémorables, mais l'ensemble est plutôt plaisant à lire, et engagé.
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Nous avons tous un rapport particulier avec le train, des souvenirs d’échappées belles, de rencontres cocasses, de paysages qui défilent, de baisers échangés sur un quai de gare, de voyages qui ont changé une vie...
[...]
La lutte des cheminots n’est pas une lutte corporatiste, elle cristallise au contraire l’idéal de solidarité, concrétisé par les services publics, de tout un peuple.
Quatrième de couverture, Don Quichotte, 2018.
C’est que le roman noir (la couleur du charbon) ne parle du train-train, il s’intéresse aux convois qui n’arrive pas à l’heure, aux rencontres sous tension, aux destins qui se trompent d’aiguillage, aux existences qui sortent de leurs rails, aux catastrophes grâce auxquelles on s’aperçoit, enfin, s’une vie peut en cacher une autre.
Didier Daenincks
Page 38, Don Quichotte, 2018.
Les cheminots sont montés en première ligne pour rendre pleinement à la SNCF son caractère de service public. Le mouvement des cheminots donnera-t-il un coup d’arrêt aux assauts contre les espaces sociaux libérés de la contrainte du profit ? Tel est l’espoir des uns et la crainte des autres.
Page 7, Don Quichotte, 2018.
Dans l’immobilité et le temps suspendu du voyage en train, j’ai tout éprouvé, la douleur, le deuil, l’amour fou, le désir sexuel, la fierté, la révolte.
Les hommes et les femmes du rail nous relient les uns aux autres comme la littérature.
Annie Ernaux
Page 63, Don Quichotte, 2018.
La valise la plus lourde, dans les voyages, est celle, invisible, qui renferme les souvenirs.
Didier Daenincks
Page 42, Don Quichotte, 2018.
Perluète #07 - interview de l'invité : Patrick Bard, journaliste, auteur, photographe. Quelle que soit sa forme, le travail de Patrick Bard s'inscrit dans la réalité de notre monde. Il a signé en 2020 un essai biographique sur l'américain Piero Heliczer, artiste aussi important qu'oublié, qui vécut dans le Perche, comme lui.
Réalisation : ©appris