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EAN : 9782260015253
127 pages
Julliard (10/01/2002)
3.74/5   84 notes
Résumé :
Tout a commencé avec Salinger… Philippe Djian a dix-huit ans lorsque, plutôt porté vers la musique et le cinéma, il ouvre par hasard L'Attrape-cœurs et découvre le pouvoir parfois dévastateur des livres.

Dès les premiers mots se produisait un éblouissement, on était emporté par un courant, par une musique si inhabituelle que des frissons vous parcouraient des pieds à la tête. La magie opère et le lecteur néophyte n'aura de cesse de disséquer – le ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Un texte "jubilatoire" (comme il est si justement qualifié dans le quatrième de couverture)...

Un texte savouré, dégusté...doucement; Des courts chapitres où Philippe Djian raconte les auteurs qui l'ont marqué, éclairé, secoué, transformé dans son appréhension du "métier d'écrivain", et de la musique des mots.
Comme on dit "familièrement", il en parle avec "ses tripes"...Dans la famille littéraire que Djian s'est créé, il y a tour à tour ,Salinger, Céline, Cendrars, Kerouac, Melville, Miller, Faulkner, Hemingway... pour finir par Richard Brautigan, et Raymond Carver.

Le plus ironique de l'histoire c'est que j'avoue... humblement n'avoir jamais lu Philippe Djian... car il y avait toujours un "auteur plus urgent" à découvrir !!!?...

Finalement, je suis ravie que mon premier texte soit cette "ardoise" où l'auteur dit régler une très faible part de la dette qu'il éprouve envers certains écrivains...

"Non, je voulais juste poursuivre mon idée, à savoir que ces auteurs ne m'ont pas indiqué le chemin de la littérature mais une voie plus glorieuse. Que les chocs qu'ils m'ont infligés n'ont guère de rapport avec mon passe-temps favori. Ils sont d'une autre sorte. Ils ont à voir avec ma notion du bien et du mal, du haut et du bas.
Voilà pourquoi je les ai choisis. Ou plus justement, pourquoi ils se sont imposés eux-mêmes. (p.108)

Une très belle lecture... qui m'a donné des envies d'immersion dans l'oeuvre d' auteurs comme Faulkner, Kerouac et un autre auteur qui fut le professeur" de Raymond Carver, John Gardner...en ayant l'impression bien modeste... que je les aborderai différemment, avec le "plus" ...du regard aigu et passionné de Philippe Djian.... et puis l'occasion, enfin, de découvrir ses propres écrits !!!
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Ardoise, Philippe Djian, Julliard

Cela fait quelque temps que je tourne autour de Djian. Je l'écoute et le vois à La Grande Librairie.(François Busnel l'aime beaucoup, peut-être entre autres raisons parce que Djian s'intéresse de très près à la littérature anglo-saxonne que Busnel met en avant.) Il y dit que la lecture vient à son heure, qu'il ne faut pas presser un enfant de lire. Il insiste sur le travail de l'écriture, et il apprécie beaucoup celui de Christine Angot et de Virginie Despentes. Il admire celui de Régis Jauffret, tous auteurs qui ne m'attirent pas particulièrement. Isabelle Carré a suivi ses cours d'écriture (qui affichent complet) dans l'éblouissement et l'apprentissage du gommage de l'inutile. Je lis sur Internet qu'il se dit l'un des meilleurs stylistes français. C'est quelqu'un qui s'affirme, non sans hardiesse. Je lis sa bibliographie, je tombe sur Ardoise, subitement il me le faut, je cours à la médiathèque, il est là, je sais qu'il me comblera. Il m'a comblée.
Même s'il nourrit des craintes, est-ce que finalement je sais lire? Est-ce que je peux écrire?
Mais c'est un livre qui enthousiasme, et donne envie de lire. le bouquin terminé, j'ai cherché Brautigan, j'ai trouvé Retombées de sombrero, un livre original et poétique. Brautigan est aussi un auteur qui a fasciné Thomas Vinau, qui en parle dans 76 clochards célestes ou presque.
Ardoise est un titre bien choisi. Djian règle sa dette à l'égard de, ou plutôt dit son infinie gratitude à, dix auteurs et sept livres et plus, qui ont changé sa vie, parce qu'il faut se limiter, et partant faire un choix, et il choisit ses lectures de jeune homme. Parmi ces dix-là, un seul est français, et c'est Céline, et le Céline de Mort à crédit, à moi aussi mon livre préféré de Céline. Au moins un point commun avec Djian. Un autre est Suisse, Cendrars, de braise et de cendre, le globe-trotter, le poète et l'homme libre, qui transforme l'écriture de Djian, et les huit restants viennent d'Amérique, Salinger et son Attrape-Coeurs, lu en seconde et qui lui a fait découvrir ce qu'est un livre, Kerouac, Sur la route qui est un traité de savoir-vivre, de savoir comment vivre, auteur grâce à qui Djian est acceptable à ses propres yeux, Melville, Moby Dick, Miller Henry, La Crucifixion en rose, Faulkner, Tandis que j'agonise, et pour cet auteur, le bon artiste, c'est celui qui croit que personne n'est assez bon pour pouvoir lui donner un conseil, et je pense à Dali qui pensait exactement la même chose, Hemingway, Brautigan, Tokyo-Montana express, et Carver, qui est "tout ce qu['il| aime", et qui fut l'élève de John Gardner, preuve que l'écriture peut s'apprendre? Il est sûr que Philippe Djian a lu de grands, très grands, auteurs.
Djian dit qu'un livre peut être un pur moment d'émotion qui vous élève vers les cimes. le livre vous met à genoux, vous transperce le coeur. Sinon ce n'est pas un vrai livre. C'est qu'on peut lire beaucoup et ne jamais faire cette expérience. J'ai lu beaucoup, mes yeux se sont ouverts, mon coeur a été remué, j'ai été transformée, ai-je été à genoux? Un auteur, dit Djian, n'a d'intérêt que dans la mesure où il révèle ce qu'il y a de meilleur et de plus subtil en nous. C'est pourquoi il n'y a pas de honte à dire que Proust nous ennuie. Je dresse l'oreille, c'est vrai que je me demande ce qu'on lui trouve, à Proust, même s'il est très drôle. Djian ne voit pas pourquoi on écrirait une histoire canonique des grands auteurs. le choc de Nabokov, mais sa Lolita est une pure merveille, est H.G.Wells, et il n'aime pas Cervantès. Qu'ajouter de plus? Djian donnerait mille fois Maupassant en échange de contemporains dont le nom ne figure pas au dictionnaire des auteurs. Murakami ne le cède en rien à Zola. Il suffit de lire Babélio pour constater la subjectivité dans la réception d'un livre.
Djian est obsédé par le style, la phrase parfaite. le style est à la fois une musique (qui est tout pour Fred Vargas) et une manière de regarder les choses, une attitude, une façon d'être; un point de vue dans le sens où il s'agit de choisir la place, l'emplacement à partir duquel on observera le monde -d'où tu parles, toi- comme on disait en 68. C'est ce qui l'a happé dans L'Attrape-Coeurs, cette voix unique, et il va relire le livre plusieurs fois pour essayer de comprendre comment Salinger s'y était pris. Il est en seconde, il n'y a pas à tortiller, il reçoit, sans en avoir conscience, l'appel de la littérature, la bonne, qui oeuvre pour le bien d'un pays tout entier. Les voix qui l'ont fasciné l'ont conduit à l'ivresse, cet état de confusion avancée, un sentiment d'oppression, de suffocation et de brûlure, le non-retour.
Pour Djian, un écrivain est un type à qui l'on a accordé une grâce, et cette grâce est fragile, et la suite sera un dur combat pour préserver son intégrité.
A défaut d'écrire, à défaut de grâce, je m'en vais lire, encore, pour mon bonheur si je n'ai pas l'ivresse, Les livres de ma vie, d'Henry Miller, ou William Saroyan, et Sherwood Anderson, ou la nouvelle d'Hemingway, le gagnant ne gagne rien. Moi, je gagnerai, c'est sûr. Ensuite, il faudra lire Djian. Ca me paraît logique, seulement.
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Nous avons tous « une ardoise quelque part » et mon ardoise :…Philippe Djian, alors comment écrire une petite chronique sur le livre Ardoise d'un écrivain à qui l'on doit tant ? Comment dire ce que, lui, a si bien dit sur les écrivains qui l'ont bouleversé ? Les écrivains avec qui il a « senti ses genoux plier et se cogner contre le sol ».
La construction du livre est simple et l'essentiel sur ces auteurs marginaux et souvent critiqués en leur temps qui ont donné un plus à la littérature est dit. Comme à son habitude, Djian ne fait pas dans la dentelle et brosse un portrait touchant et concis de ces auteurs. Parmi eux, on compte Céline, Carver, Brautigan, Hemingway… !
Il a souvent été étonné par des écrivains américains qui défendaient la cause des laissés-pour-compte, des défavorisés, des marginaux dans la verdeur de la langue. Il comprenait que pour eux écrire, c'était chercher un sens au mal.
Chaque écrivain a laissé une trace indélébile. Ils ont raisonné en lui durant de nombreux jours, mois, années. Et chaque fois, il a recherché cette sensation dans le prochain livre.
Grâce à eux, Djian a ressenti ce besoin impérieux d'écrire. Il nous explique pourquoi, comment. Il nous explique les difficultés qu'il a rencontrées, ses questionnements, le travail acharné que ça nécessite.
Un bel hommage, une belle ardoise acquittée !
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Un livre magnifique ou Djian nous présente les oeuvres qui l'ont bouleversé. Fortement influencé par la littérature US, on découvre avec jubilation ces auteurs majeurs que sont Salinger, Miller, Hemingway, Carver, Melville et autres... Il confie hésiter à ajouter aussi Bukowski ou encore John Fante. Certains de ces auteurs sont pour moi aussi essentiels mais jamais je n'aurais su expliquer en quoi il sont si puissants à mes yeux. Avec Djian, tout devient limpide. J'en viens à comprendre pourquoi certains livres m'ont moi aussi transformés. Pour les auteurs que je n'ai jamais lu (Cendrars entre autre), une seule envie m'y précipiter. Un livre qui fait du bien, en aucun cas universitaire mais écrit avec la flamme au coeur et au crayon et qui ne s'intéresse pas tant aux histoires, ou aux thèmes mais bien au style, cette marque de fabrique que tous les auteurs revendiquent mais que si peu détiennent.
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J'aime les livres qui parlent des livres, de l'écriture, du métier d'écrivain. Et c'est ce que fait ici Djian en se centrant principalement sur dix auteurs qui l'ont profondément marqué dans la vingtaine (alors qu'il a cinquante ans lors de la rédaction de cet ouvrage). J'ai vraiment été impressionné par cette lecture, notamment par le concept de style qu'il élabore et défend avec acharnement, sans cependant s'ériger en maître à penser. Et les auteurs dont il parle ne me sont pas étrangers bien que je n'en ai lu que la moitié, et encore, bien trop peu de leurs oeuvres. Mais ceux-ci, majoritairement américains d'ailleurs, figurent dans mes listes...Non seulement c'est bien écrit, mais il y a là matière à réflexions pour tout lecteur un tant soit peu curieux. Je suis tombé sur ce livre un peu par hasard; heureux destin.
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Citations et extraits (26) Voir plus Ajouter une citation
Bien que je sois, aujourd'hui, beaucoup plus ému par les écrivains sobres (du seul point de vue de la littérature), j'éprouve toujours la plus grande admiration (et une tendresse particulière) pour les autres, les luxuriants, les généreux, les fiévreux, les monstres. On sent qu'ils ont peur que quelque chose leur échappe. Ils veulent brasser le monde entier, l'emprisonner dans un filet qu'ils tissent au fur et à mesure, de toute urgence, comme s'ils devaient dresser une cathédrale avant la tombée de la nuit, sans l'aide de personne, au risque de prendre l'édifice entier sur la tête. Seules l'énormité des murs, la masse de matière employée peuvent maintenir l'improbable équilibre et transformer la hideur en beauté. Ces écrivains-là sont des saints. Les sobres sont des anges. (p.76-77)
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Quelques rares écrivains vous accompagneront toute votre vie, d'autres pas. Quelques très rares écrivains seront une source intarissable, un éternel refuge, le nerf de votre foi. Ils deviendront votre famille, les autres pas. (p.85)
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On avait l'impression qu'ils étaient devenus écrivains par nécessité, par la force des choses, et non pour avoir fréquenté le Quartier latin de long en large. Ils travaillaient à l'oreille, et non pas à la baguette. On sentait chez eux un besoin d'aller au plus juste, d'enraciner l'écriture à la vie, d'en faire quelque chose d'utile et d'indispensable. De ne pas oeuvrer pour la reconnaissance de leurs pairs mais pour le bien du pays tout entier, ce à quoi la littérature est destinée. (p.29)
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Je donnerai cher pour boucler mes valises et partir sur les traces d'un écrivain comme je le faisais alors. En fait, je suis fier d'avoir été aussi romantique. On devient atrocement sérieux en vieillissant. (p.65)
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-L'Attrape-coeurs- racontait l'histoire d'un garçon de dix-sept ans qui fait une fugue dans Manhattan durant quelques jours, un peu avant Noël. Mais ce qui était fantastique, c'était le regard qu'il posait sur le monde et les réflexions que cette expérience lui inspirait. C'était une inquiétude, une souffrance, une colère, une lassitude que je connaissais bien. Jamais encore je n'avais senti avec cette force la voix d'un autre résonner à l'intérieur de ma poitrine. (p.20)
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Vidéo de Philippe Djian
Le romancier Philippe Djian, adapté de nombreuses fois au cinéma (notamment dans "37°2 le matin" de Jean-Jacques Beineix, "Impardonnables" d'André Téchiné, "Elle" de Paul Verhoeven), publie un nouveau roman, "Sans compter". Un polar qui ne dit pas son nom et s'approche par moment du fantastique. Il est l'invité d'Olivia Gesbert.
#litterature #polar #cinema _____ Écoutez d'autres personnalités qui font l'actualité de la culture dans Bienvenue au club https://youtube.com/playlist?list=PLKpTasoeXDrqYh8kUxa2lt9m1vxzCac7X ou sur le site https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/bienvenue-au-club
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