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Claude Ambroise (Traducteur)Sabina Zanon Dal Bo (Traducteur)
EAN : 9782264031969
222 pages
10-18 (30/01/2001)
4.07/5   81 notes
Résumé :

Après la Seconde Guerre mondiale, un homme retourne au hameau de la montagne vénitienne où il a passé son enfance. Si les pierres et les rues en ont été remodelées pour le transformer en un village de villégiature, les stigmates de l’horreur et le souvenir de ceux qui y vécurent sont demeurés bien vivaces. C’est d’abord celui de Giacomo, petit gamin d’une famille pauvre qui, de l’e... >Voir plus
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Mario Rigoni Stern, ou le triomphe de l'authenticité... Car, voyez-vous, ce n'est pas un écrivain à style ; non, il s'efface derrière son histoire, ses anecdotes : à l'inverse d'un Jean Echenoz dans Je m'en vais, il veut qu'on l'oublie. Mais il a ses raisons le Mario, il sait que ses histoires sont épaisses comme les murs d'une forteresse, qu'elles se suffisent à elles-mêmes, sans qu'il soit besoin d'y rien ajouter. Alors, discrètement, il nous les raconte, sachant très bien qu'on sera emportés par elles.

Pas d'artifice, jamais ; du fond, du fond, rien que du fond. Et pourtant, c'est très bien fait, car bien évidemment, tout cela n'est qu'une illusion et il faut être un drôle de conteur pour parvenir à narrer, sans avoir l'air d'y toucher, un pan entier de l'histoire du monde rural italien, en pleine période fasciste de l'entre-deux guerres.

Le tour de force est là ; donner l'illusion que ça coule tout seul, que c'est évident, que c'est aisé comme le cours de la parole. Mais non, mes chers amis, rien n'est simple en ce bas monde, et c'est un fier travail que de faire croire qu'il n'y en a pas. J'y perçois en tout cas un bel hommage à ces habitants d'un monde qui n'existe plus, qu'il nous adresse, tel un legs.

Ainsi, l'auteur nous raconte Giacomo, un enfant né au pied des Alpes, tout au nord de la Vénétie, à deux pas des frontières autrichienne et yougoslave de l'époque. Ce petit bonhomme a dû naître en quelque chose comme 1920 et Rigoni Stern débute sa narration autour de 1928, pour nous la dérouler jusqu'en 1942, en pleine seconde guerre mondiale.

On se rend bien compte de ce que c'était que la vie dans ce rude milieu rural et montagnard, où la brûlante problématique, chaque jour, de savoir quoi manger le soir occupait pas mal les esprits. Lui, Giacomo, qui vit avec sa soeur aînée, sa mère et sa grand-mère, est un brave petit gars, pas mauvais à l'école, qui aide bien sa famille et qui n'a pas trop le temps de penser à faire des bêtises.

C'est lui l'homme de la famille, car son père, pauvreté et famine aidant, a été contraint d'émigrer pour un temps dans les mirifiques mines de Lorraine afin de faire, bien laborieusement, parvenir, de temps en temps, un petit pécule à la famille, lequel pécule se retrouve bien souvent englouti rien que pour régler les dettes et subvenir aux affaires courantes.

Car là-bas, chaque centime a son utilité ; on ne jette rien et on récupère tout, on use, on archi-use tout jusqu'à la corde car on ne sait pas quand on pourra s'en acheter un neuf. le système d doit souvent se mettre à l'ouvrage...

Oui, elle est bien dure cette vie, et les principales joies résident dans la beauté du cadre, la solidité de la famille et la cohésion des villageois du hameau, qui se serrent les coudes, car tous embarqués dans la même galère.

Le gros problème, ici bas, c'est l'emploi, vous comprenez, et finalement, pour améliorer moindrement le quotidien, la principale source de revenus et d'activité dans la région, c'est d'aller récupérer les métaux et la poudre des diverses munitions et obus tombés lors de la grande bataille avec les Autrichiens en 1917. le plomb, le fer, le cuivre, le laiton, chaque villageois récupérateur est devenu un expert en reconnaissance de type de munition, adeptes du recyclage avant l'heure. Ainsi, la poudre est savamment extraite pour être revendue aux chasseurs...

Mais vous vous doutez bien qu'une telle activité n'est pas tout à fait dénuée de risques. Nombreux sont ceux qui ont perdu un bras, un oeil, ou mieux encore, je vous laisse imaginer. La guerre est finie depuis dix ans, quinze ans, mais elle continue encore à tuer...

Sans compter que notre grand ami Benito Mussolini instaure un grand régime de grande tolérance et qu'il fait grand bonheur à ne pas partager ses idées. La délation va bon train et il faut se méfier de chacune de ses propres paroles qui peuvent constituer un chef d'accusation.

Les ruines de la première guerre mondiale, la mise en place du fascisme dans toute sa splendeur et la crise économique, trois bonnes raisons d'avoir le moral en berne dans cette Italie-là. Pas facile de se construire ni de trouver sa place pour le petit Giacomo, qui peu à peu devient un homme, saison après saison, chacune ayant ses bonheurs et ses difficultés propres.

Un livre fort, sans chichi, qui nous fait affectionner ces villageois et compatir à leurs malheurs, sans jamais jouer dans le pathos, sans oublier un final coup de poing, qui ne saurait vous laisser de marbre, du moins c'est mon avis, pas de saison, c'est-à-dire, pas grand-chose.
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Pureté, simplicité, amour pour la nature. Dans tous ses récits l'on retrouve cette idée directrice qui peut paraître aux yeux du lecteur d'aujourd'hui un manque d'ambition tant notre époque couronne l'esbrouffe.
Est-ce l'explication du peu de notoriété en France de ses livres avant les années 90 ? Il a fallu attendre ces années là pour trouver quelques ouvrages en poche (10/18) et qu'une maison d'édition Lyonnaise publie une bonne partie du reste de son oeuvre (douze livres actuellement au catalogue des Éditions La Fosse aux ours).
Mario Rigoni Stern fait partie de ces écrivains, comme Ramuz en suisse et Giono en France, qui ne déçoit jamais le lecteur même si la "petite musique" a un air de déjà entendu. Ceci explique ma note moyenne car je pense avoir eu plus de plaisir en lisant "Retour sur le Don" ou "Histoire de Tönle".
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Voici une lecture attendue de longue date, car conseillée par Thomas Vinau, Primo Levi et Paolo Cognetti.

C'est un portrait de l'Italie d'après la Grande Guerre, dans la région au nord de Vicenza, une région de montagne très disputée entre les belligérants et qui a longtemps porté les stigmates des combats violents. Rigoni Stern nous dit d'ailleurs que dans ces montagnes « la poudre à canon est plus abondante que les pierres ». La région est abandonnée par l'Etat et les fonctionnaires romains. Les habitants vivent de la terre et sont encore fortement tributaires de la météo. La misère est immense et la famine guette, alors les hommes immigrent dans les mines de Lorraine ou dans les grandes villes des Etats-Unis pour y bâtir les gratte-ciel. Ou alors ils s'enrôlent dans les rangs fascistes en plein essor et construisent les camps de vacances pour les jeunesses mussolinienne ou les mausolées pour célébrer les héros tombés lors de la Première Guerre.

J'attendais un livre poétique. J'attendais des réflexions écologistes. J'attendais des propos humanistes. Mais point de tout ça, ou peut-être trop peu de tout ça, et je ressors déçue de ce premier récit de Mario Rigoni Stern.
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Giacomo, c'est un souvenir et c'est l'éternité. C'est le souvenir d'une enfance passée dans le Trentin-Haut-Adige, et c'est l'éternité d'un garçon devenu personnage de livre. Pour évoquer ses souvenirs de jeunesse, Mario Rigoni Stern a la pudeur de parler d'abord des autres. Ceux qui ont peuplé, justement, son enfance et son adolescence, et ses premières années de jeune homme avant que la guerre mondiale, la seconde, n'emporte, comme l'avait fait la première, tout sur son passage. Mario Rigoni Stern a la pudeur et l'humilité de parler de ceux qui n'avaient pas la même chance que lui, ni dans leurs jeunes années (on comprend, à la lecture, que la famille de Stern ne vivait pas dans le besoin) ni dans la guerre.

Il y a, dans l'écriture de Stern, une simplicité confondante. Aucune recherche stylistique, aucune grandiloquence, rien qui, dans le vocabulaire, cherche à impressionner. Mario Rigoni Stern cherche plutôt à dire et, donc, à trouver le mot juste. Bien que le récit soit simple, c'est entre les lignes que l'auteur glisse finalement les messages les plus forts de son oeuvre. Et ainsi s'oppose, dans ce court récit, la vie immémorielle des hommes et leur folie passagère et destructrice.

S'il n'y avait pas eu les grands événements qui avaient bouleversé L Histoire, Les saisons de Giacomo aurait simplement présenté la vie d'une communauté villageoise du Trentin-Haut-Adige. A quel siècles ces événements s'étaient déroulés, on n'aurait su le dire. Entre les cultures à semer et à récolter, les foires diverses, les messes, la transhumance des bergers et les rigueurs d'hivers alpins, voilà la vie simple telle qu'elle s'est passée durant des siècles. Les enfants vont à l'école, jouent ensemble, s'aiment tendrement parfois, participent aux travaux de leurs parents. Giacomo, comme les autres, n'échappe pas à cette règle ancestrale.

Au-delà de ce que l'on pourrait qualifier d'étude ethnologique, il y a, naturellement, les grands événements de l'Histoire. La première guerre mondiale apparaît, innocemment, au détour de phrases. Dans une clairière où viennent pique-niquer les travailleurs, on songe à ceux qui, dix ou quinze ans auparavant, s'y entretuaient. Dans une forêt, la terre est remplacée par de la balistite, qui remplissaient autrefois les balles des fusils et des obus. La première guerre mondiale a marqué le paysage : terrains aplanis ou défoncés, tranchées creusées et, bien-sûr, restes humains et débris de matériels qui affleurent sur la terre. La première guerre mondiale a pris les hommes du coin, elle les a dévorés, comme elle a dévoré les Autrichiens, les Anglais, les Français, les Croates et les Hongrois. Ce qui marque, dans Les saisons de Giacomo, c'est que la guerre se fait mère nourricière dans les années 20 et 30. Les hommes, dépourvus de travail, s'en vont faire de la récupération : contre quelques centimes ou lires du kilogramme, ils peuvent revendre le fer, le plomb, le cuivre qu'ils trouvent dans les montagnes. Il suffit de se pencher, parfois de creuser un peu. Naturellement, certains obus ne sont pas désamorcés et ils provoquent des explosions, donc de nouvelles morts. Mais cela n'arrête pas les récupérateurs, comme le père de Giacomo. Ce dernier prendra la suite de son père, parcourant ses montagnes puis les Dolomites pour agrémenter le quotidien.

Après la guerre vient, en Italie, le fascisme. Mussolini exalte la grandeur de l'Italie, la renaissance de l'empire : l'Ethiopie et l'Albanie, conquises, en témoignent. le pouvoir lance de grands travaux pour honorer les morts : la nature en sera encore victime. Pour cela, on rase des villages, on profane les cimetières, on engage une population qui n'a plus de travail. Mais les grands discours et les grands travaux du régime ne suffisent pas pour donner un travail stable à tous. Alors certains, comme l'a fait le père de Giacomo, partent : en France, aux Amériques (Etats-Unis, Argentine ...), en Australie (comme la soeur de Giacomo). le fascisme embrigade la jeunesse : les Ballila, les avant-guardistes séduisent à moindre coût une jeunesse qui n'a pas connu la guerre, bien qu'elle en voie les témoignages tous les jours. le Duce enflamme les coeurs lors de ses discours seulement. En dehors de cela, la méfiance gagne les âmes et les idées communistes pénètrent aussi ces sociétés villageoises (cf le père de Giacomo). Les guerres sont annoncées avec grandiloquence et acceptées avec fatalisme.

Ainsi que les saisons, les guerres sont donc cycliques. La vie des hommes et des femmes passent selon ces cycles, sans but à atteindre, sinon celui de passer les hivers. L'écriture de Mario Rigoni Stern respecte ces cycles, puisqu'il ne met en place aucune intrigue, laissant libre cours à ses souvenirs. Les saisons de Giacomo se termine avec l'hiver (russe) mais le souvenir que le livre laisse, lui, évoque un printemps éternel.
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Nous sommes en Vénétie dans les Alpes italiennes à la frontière de l'Autriche. Un homme revient dans le village de son enfance, aujourd'hui déserté. En passant devant la maison de Giacomo, son ami d'enfance, il se souvient...

Giacomo est né dans les années 1920. le village est pauvre et la survie s'y organise ; chaque lire est comptée et même les enfants essaient de ramener un peu d'argent.
Comme les montagnes autour du village furent le champ de batailles sanglantes, Giacomo et ses amis vont y faire de la "récupération" de minutions afin de vendre le cuivre et le plomb. En tombant parfois sur les corps des soldats morts. Une tâche que beaucoup d'hommes sont bientôt amenés à faire, parfois en y laissant leur vie.
Quand ils ne sont pas obligés d'émigrer, en France ou plus loin.
Et l'entre-deux guerres en Italie, c'est aussi la montée du fascine et l'arrivée au pouvoir de Mussolini. Les enfants apprennent des chants à la gloire du Duce, s'enrôlent dans les jeunesses fascistes afin d'avoir un quelconque avenir. La propagande est partout.Et les opposants se taisent, ou parlent tout bas. du communisme, de la guerre d'Espagne.
Et puis la seconde guerre arrive...

Les saisons de Giacomo, n'a pas vraiment la forme d'un roman ; ce livre est plus une suite de chroniques qui relatent la vie du village, l'école, les loisirs, les difficultés à trouver l'argent pour se nourrir, et la guerre. Chroniques qui rendent hommage à ces pauvres gens en relatant leur débrouillardise et leur grande générosité.
Ce roman est aussi un document sur la vie à cette époque, et le vocabulaire et les termes employés peuvent être parfois ardus. Mais la lecture n'en est pas moins passionnante...
Lien : http://mumuzbooks.blogspot.f..
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Citations et extraits (48) Voir plus Ajouter une citation
Maintenant, c'est-à-dire depuis une trentaine d'années, les sept portes du hameau ne s'ouvrent que quand les gens de la ville montent de la plaine pour les vacances. Ils ne sont plus là, les descendants de ceux qui les avaient construites avec les pierres extraites des montagnes et les troncs choisis dans nos bois, qui les avaient réparées en 1920, qui avaient commencé ou achevé ici leur vie, ou qui étaient partis d'ici pour aller travailler au loin, ou à cause de la guerre. On n'allume pas le feu dans les cheminées mais on fait des grillades en plein air en brûlant des saucisses sur les barbecues le week-end. Les jardins sont devenus des parkings. Il n'y a même plus de fontaine car elle empêchait les voitures de manœuvrer. Tout à changé. Ce qui était vivant dans cette maison est très loin, elle est vidée de tout et remplie de silence.
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Ils en avaient vraiment assez du Syndicat fasciste des éleveurs de la province qui voulait coûte que coûte imposer la race svitt, ou suisse, à la place de la tarine séculaire que, depuis toujours, ils tenaient dans leurs étables et dans les pâturages et qui, selon la tradition, avait été amenée à la suite des ancêtres, quand ils étaient venus du Nord habiter dans nos montagnes. La tarine, disaient les paysans et les alpagistes, est une vache au pâturage qui ne maltraite pas l'herbe, qui mange de façon régulière sans sauter à droite et à gauche comme la svitt. Et puis, n'étant pas lourde, elle ne brise pas la couverture herbeuse avec ses sabots, et l'herbe, elle va même la chercher dans des endroits où ne vont pas les autres vaches. Et puis elle est sûre aussi pour la fécondation et la mise bas, et elle vit longtemps.
C'est pour ces qualités, que le Syndicat ne voulait pas reconnaître, que les manifestants n'entendaient pas accepter l'obligation d'abattre les taureaux de race tarine et de castrer les taurillons. Derrière tout ça, disaient-ils, il devait y avoir les intérêts du président du Syndicat ainsi que de quelques importateurs. (...) Les paysans en avaient assez de tout cela et ils estimaient avoir le droit de choisir les taureaux et les vaches qui répondaient le mieux à leurs intérêts. C'est ainsi qu'ils se donnèrent le mot pour manifester cet après-midi-là devant la mairie.
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Le dernier jour d'école, c'est à lui que l'institutrice avait fait lire la dernière page du manuel : « [...] Le fascisme œuvre pour que l'Italie devienne toujours plus grande. » Il avait lu de sa voix sonore habituelle, mais après avoir reçu son livret et chanté les hymnes patriotiques, à l'église, pendant la messe en l'honneur de Saint Louis, il pensait que lui, les choses qu'il avait lues, il ne les avait jamais vues. Pourtant, si c'était écrit dans les livres, cela devait être vrai.
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Il attendit, immobile, pendant des heures, pendant presque toute la nuit, et enfin, vers le matin, il entendit chanter les grives. Mais il entendit aussi l'ours descendre par le sentier. Il se prépara à tirer. L'ours arriva au milieu du champ pour casser la croûte et Cola tira avec le premier canon. L'amorce ne s'alluma pas. Il tira avec le second et par chance le coup partit car l'ours, qui l'avait flairé, était sur le point de lui tomber dessus. L'ours roula par terre. Cola bondit hors de la fente du rocher, le couteau à la main. L'ours n'était pas mort et il lui prit le bras entre les dents. Cola hurla si fort que l'ours eut peur et il ouvrit la bouche ; Cola eut vite fait de lui planter son couteau dans le cœur et ainsi mourut l'ours. Moi, je l'ai vu mort, l'ours, j'avais votre âge ; on dit que ça a été le dernier de ces montagnes. Moi, je n'en ai plus vu d'autres.
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Une journée chaude et étouffante de juin un chef vit un manœuvre dont la chemise n'était pas trempée de sueur.
- Toi ! Oui, toi. Viens ici. Pourquoi n'es-tu pas trempé de sueur ? Tu t'es reposé à l'ombre jusqu'à maintenant ?
- Moi, chef, je ne transpire jamais. C'est dans ma nature de ne pas transpirer.
- Impossible. Ne me raconte pas d'histoires, ici on transpire tous. Dans la construction du monument aux héros il n'y a pas de place pour les malins.
- Ce n'est pas de ma faute si je ne transpire pas. Vous n'avez qu'à le demander à mes camarades.
- Je ne veux pas le savoir. T'es renvoyé. Et rappelle-toi : compagnons et non camarades. Reviens samedi toucher ta paye.
Il était peut-être mal luné parce que, ce matin-là, en rentrant dans un WC du chantier il avait lu sur les planches, écrit au charbon : LE DUCE AU POTEAU.
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Vidéo de Mario Rigoni Stern
"Altipiano ou cheminer avec Mario Rigoni Stern", Loïc Seron, éd. Rue d'ULM EDS
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