Olympe Audouard peut être considérée comme le parangon des autrices invisibilisées. Essayiste et romancière à succès née en 1832, el
le a fondé cinq revues dans lesquelles ont écrit, entre autres,
Théophile Gautier,
Stéphane Mallarmé ou
Théodore de Banville, autant de noms bien placés dans l'histoire littéraire quand celui d'
Olympe Audouard en a totalement disparu. Il a même été consciencieusement sali et effacé, par des hommes tels
Barbey d'Aurevilly qui la poursuivit de sa haine et à qui elle répondit par des conférences, par ce livre et même par une provocation en duel ! Car
Guerre aux hommes n'est pas une déclaration de guerre mais une riposte aux attaques subies par les femmes. C'est une réponse vive et intrépide aux arguments immémoriaux destinés à discréditer l'intelligence des femmes et à annihiler leurs oeuvres.
Ce qui frappe dans ce texte, et désespère un peu, aussi, c'est son incroyab
le actualité. "Boy's club", "backlash", "féminicide", "mansplaining", "masculinisme", "slutshaming", "tone policing", tous ces mots et expressions créés depuis la fin du XXème siècle pour penser les rapports de domination liés au genre correspondent parfaitement à ce qu'
Olympe Audouard dénonce ici, plus d'un sièc
le auparavant. Les mots ont changé, les mécanismes, eux, sont les mêmes. La réédition de ce texte enlevé permet de prendre conscience de la permanence de ces mécanismes et d'annuler leur effet d'effacement de l'oeuvre d'
Olympe Audouard.