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EAN : 9782246858577
408 pages
Grasset (18/03/2020)
4.22/5   29 notes
Résumé :
Voici Dany Laferrière dans tous ses exils. Obligé de fuir Haïti à l’âge de 23 ans sous les aboiements d’une meute de chiens, il entame une vie d’exils, de Miami à Paris en passant par le Brésil, sans avoir ajamis vraiment quitté Montréal.
Après l’Autoportrait de Paris avec chat, Dany Laferrière approfondit la veine du roman dessiné et écrit à la main. L’Exil vaut le voyage offre un point de vue original sur le sentiment de l’exil : est-ce une expérience aus... >Voir plus
Que lire après L'exil vaut le voyageVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Dany Laferrière , « écrivain japonais » dans la légende, n'est pas à son coup d'essai pour le roman graphique, deux ouvrages ont précédé : Autobiographie de Paris avec un chat et Vers d'autres rives.

Une couverture seyante : cet escargot coloré invite à prendre le temps de lire.On ne peut s'empêcher de feuilleter une première fois, tant les attrayants dessins et portraits hypnotisent, aiguisent la curiosité et émerveillent !

On y trouve un plaisir triple : visuel, tactile, olfactif ! L'odeur du papier est là.
Pour Clémentine Mélois : « Chaque édition a son identité olfactive très singulière. Les souvenirs de lecture sont indissociables de l'odeur des livres». Comme elle, collez votre nez au milieu des pages pour la respirer.

Quant au titre, il nous convie à partir en voyage avec l'académicien qui a beaucoup « bourlingué » comme chacun sait. Toutefois si le mot « exil » est souvent une étape douloureuse pour les déracinés, Dany Laferrière , en exil depuis 1976, a tenu à montrer le côté enrichissant de tous ces brassages de populations croisées. Ceux qui ont déjà lu l'auteur savent que son départ précipité de son pays natal, à 23 ans, a été provoqué par la disparition tragique de son ami journaliste Gasner Raymond. le jour où tout a basculé, il écrit dans Chronique de la dérive douce  : « Je quitte une dictature/tropicale en folie ».

L'écrivain d'origine haïtienne commence l'ouvrage par un hommage à son
« frère intellectuel de combat », Jean-Claude Charles, celui qui a suscité chez lui l'envie d'être écrivain. Il retrace son ascension, leurs conversations, puis sa déchéance, sombrant dans l'alcoolisme, frustré de ne pas participer aux salons.

Puis, il évoque ce grand-père qui lui a insufflé le goût immodéré pour la lecture et son apprentissage précoce. «  Lire, dormir et lire de nouveau. Cette sensation de flotter ». Passion qui se confirme à l'adolescence. Les livres sulfureux, cachés dans les piles de draps, lui procure « son premier orgasme par les mots ». Kipling sera le déclic pour envisager l'écriture. Mais c'est Doudou , gérant d'un club, qui le met au pied du mur, en lui remettant une vieille machine à écrire.

Une scolarité débutée à Petit-Goâve, poursuivie dans la capitale Port-au-Prince. Un choc, « réveil brutal » de passer de l'odeur du café, de la mangue à celle de gazoline. « Du paysage de la nature au paysage humain. » L'autre choc a été de délaisser le créole pour apprendre le français, « une langue de civilisation » ! Pour ne pas « rester un petit sauvage ». Au risque d'être « vu comme un traitre ». Il relate son parcours d'adolescent, le détonateur qui fit de lui un écrivain. Il confie son rituel d'écriture, comparant l'écrivain et le sportif !

On embarque pour Montréal avec « le jeune tigre » pour qui c'est le saut dans l'inconnu et son baptême de l'air.
On suit son installation dans sa petite chambre, son adaptation au climat, sa solitude comblée par la lecture, ses rencontres (dont une famille de libraires qui l'ont gavé de livres et de tendresse! Julie à la chaussure rouge), ses conquêtes féminines ), ses retrouvailles avec Kero , «  charnue, gorgée de vie »,( réminiscences sensuelles de l'odeur de son corps), son intégration ( « un boulot merdique » peu lucratif). Les quartiers d'artistes étaient fréquentés par « les nègres car dans ces coins- là, on leur fichait la paix ». La musique de jazz, de Nina Simone s'échappe des pages. L'ampleur de ses lectures impressionne !

Dans sa parenthèse américaine, il évoque les couleurs de New-York( black red, yellow pour Whitman), la nourriture, le chanteur Bruce Springsteen, le cinéma «  qui carbure le plus souvent au présent de l'indicatif » et les adaptations de livres. Il fait remarquer que dans les films français apparaît souvent un livre.


Loin de se centrer sur lui-même, il liste son panthéon d'exilés et leur consacre quelques pages : Hugo à Guernesey, Mandela, Madame de Staël, Nabokov...
Il glisse de nombreuses conversations, nous donnant l'impression parfois d'être à la table d'à côté. Il se fait conteur quand il restitue des anecdotes, signant parfois «  Fellini ou Woody Allen ». Woody Allen, «  le cinéaste littéraire ».

Il nous fait visiter la bibliothèque nationale de Buenos Aires, ville où son père fut ambassadeur. Dirigée par Manguel, celui-ci lui permit de s'asseoir sur le fauteuil de Borges.

Quand on jette un coup d'oeil à la table des matières, on note l'omniprésence d'illustres écrivains car dans cet ouvrage atypique, Dany Laferrière décline son amour de la littérature et met en valeur ceux qu'il a lus, connus, côtoyés, citant des extraits de leurs textes. Un livre émaillé de références : « debout sur tes paupières » convoque Eluard, « Je pars demain à l'aube » renvoie à Hugo.
Le néophyte sera surpris par le vivier de poètes nés à Port-au-Prince ainsi que par tous ceux qui y ont séjourné.
Son compagnonnage littéraire a été riche et éclectique et il lui tient à coeur de « payer sa dette » envers ceux qui l'ont nourri et envers les librairies , deuxième lieu qu'il visite dans une ville ( après le cimetière).
Vu les évènements actuels en Amérique, les pages sur James Baldwin retiennent doublement l'attention, prennent une tonalité particulière et suscitent l'émotion.

Le chapitre final renvoie à la famille de l'auteur qui a compris avec le recul combien sa mère, celle qui restait, a dû vivre l'exil plus durement. Une mère
aimante qui lui apportait «  un verre de lait chaud et bien sucré ». Une mère dont « l'état de santé n'est pas différent de celui du pays ». Une mère qui prit des risques en allant lui remettre une petite valise discrètement à l'aéroport, à l'insu « des tontons macoutes ». Une phrase de L'énigme du retour résume bien sa nostalgie : « L'exil du temps est plus impitoyable que celui de l'espace. Mon enfance me manque plus cruellement que mon pays ».

En filigrane, se dessine la situation politique de Haïti : la dictature de Duvalier, Papa doc, que Graham Greene appelait «  mad man », qui a contraint le père, activiste militant, («  tête pensante et tête brûlée » qui a connu la prison) à quitter l'île. Puis celle de Baby doc que le fils fuit à son tour.
«  le dictateur pensait me punir, ce fut une récréation », conclut-il ! Il fait un retour sur le passé quand Haïti s'appelait Saint Domingue. Il aborde le virus du racisme. Il s'interroge sur la gloire ,le statut d'écrivain « un être sacré »,et sur l'identité. Il préfère répondre à la question « Où suis-je ? » plutôt qu'à  «  Qui suis-je ? ».

Dany Laferrière signe un ouvrage foisonnant, attrayant et enrichissant, aux dessins multicolores, éclatants, parfois naïfs. Vrai hymne à la littérature sans oublier des chapitres consacrés au cinéma, à la peinture haïtienne, l'art américain, aux artistes (Hopper, van Dongen, Kahlo). Quelle érudition !
« Le bouquin passionnant « de Daniel Arasse « montre tout ce qu'on n'a pas su voir » dans un tableau et « qui pourtant sautait aux yeux ».
Il commente, décrypte les tableaux les plus connus de Hopper qu'il a reproduits.
L'auteur immortel joue avec ses stylos de couleurs dans la rédaction du texte, exauçant son souhait « d'écrire avec des couleurs, des rêves et des lignes ».
Il nous ferait même voir la vie en rose avec la décapotable, la baignoire, la chambre, la fleur de laurier -rose  ! Difficile de livrer un aperçu exhaustif !

Le romancier livre un témoignage touchant et sincère de sa résilience réussie grâce à ses lieux refuges, à ses multiples rencontres, à sa boulimie livresque, à ses voyages ( Guyane, Amérique, Brésil, Mexique), sous les auspices de Legba, divinité vaudoue(1) et d'un anolis porte-bonheur. Un livre dense, inénarrable, inépuisable ! Humour, poésie et fantaisie. Une mosaïque multiculturelle !

Ne pas hésiter à quitter le récit de temps en temps , car « le souffle trop ample du romancier au long cours peut couper le vôtre » ! Quelle grâce d'écriture !
Cet OLNI (2) suscite extase, émerveillement, fascination, voire envoûtement. Soyons passeur comme lui. Que serait le monde sans livre ? Cet objet malléable, « fait de papier, d'encre et rêves » que Dany Laferrière met sur un piédestal.Ce « pavé » qui recèle tant de trésors est une vraie oeuvre d'art.


(1) : Legba : Dieu vaudou , gravé sur l'épée de l'académicien.

(2) : Objet littéraire non identifié.
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Ça a débuté comme ça ! Sur un présentoir de MA médiathèque. J'étais assez sceptique. Ça va donner quoi toi et moi ? Tu sais pas dessiner, je ne sais pas écrire... Il reste la confiance. Alors j'ai dit "Banco, il est pour moi !"
Je t'ai oublié sur un meuble deux bonnes semaines. Puis je t'ai ouvert. C'est là que tout a vraiment commencé. "Je ne lis pas un écrivain, je converse avec lui". On a beaucoup conversé...
Ce serait présomptueux de dire que je suis partie en exil. Car c'est une chose terrible qu'il ne faut pas prendre à la légère, ne pas galvauder. Mais j'ai ressenti, non un déracinement, mais une certaine forme d'étrangeté, de celles qui ne font pas souffrir. Il y a ce dépaysement des voyages qu'on ne trouve peut-être que dans les livres, ceux dans lesquels on se sent bien. Et je m'y suis plu. Pourtant le propos est souvent grave, parfois grinçant, glaçant ! Brooklyn, Baldwin et cette Amérique.
"Dans la prochaine fois le feu, il lance comme un dernier avertissement à cette Amérique riche et insouciante qui semblait ignorer qu'elle dansait sur un volcan. Et ce feu était constamment ravivé par le racisme, l'exclusion et l'intolérance. Une Amérique misérable (affamée, pauvre, sans aucun droit) s'apprêtait à demander des comptes à cette Amérique puissante, riche et privilégiée. Baldwin s'est alors aperçu que ces deux Amériques vivaient en fait sur deux planètes différentes. L'une hurlant à pleins poumons sa détresse, et l'autre qui s'était arrangée pour que ce tintamarre ne puisse jamais l'atteindre."
Et on en est toujours là !

Je te ramène demain. Fais un beau voyage...
Lien : http://page39.eklablog.com/l..
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J'ai lu ce livre d'abord parce que son format est différent que les livres conventionnels. Ecris de la main de l'auteur avec son écriture, représente un défi de lecture car il ne s'agit pas seulement des paragraphes organisés comme dans les livres d'imprimerie. de plus, l'auteur a fait des dessins qui illustrent bien ce qu'il raconte dans ses lignes. Comme si ce n'était pas suffisant, l'auteur utilise des couleurs différentes pour écrire, souligner des idées différentes et des citations (« Je voulais pouvoir écrire avec des couleurs, des rêves et des lignes ») C'est un grand voyage d'un lecteur qui nous amène à travers 403 pages sur ses voyages et ses rencontres avec des livres, des auteurs, des femmes, des personnages énigmatiques comme J.D. Salinger. Il nous raconte l'exil joyeux et nourri de toutes ces rencontres. Il déclare à la fin que c''était cela son but, raconter son exil du Haiti, mais pas l'exil associé à la douleur mais aux voyages. J'ai remarqué son attachement à Borges, cependant une longue liste d'écrivains y sont mentionnés, on a des informations biographiques mais aussi une sorte de critique littéraire de leurs ouvrages. (Virginia Woolf, Erica Jong, Marguerite Yourcenar, Faulkner, Baldwin, Truman Capote, Norman Mailer, Nabokov, Garcia Marquez, Cervantes) Danny dit “je ne lis pas un écrivain je converse avec lui”. Des peintres (Edward Hopper, Frida Kahlo et Diego), des chanteurs, des villes (Haiti, Guyane, Mexico, Paris, New York, Montréal, Sao Paolo, Palerme). C'est un vrai voyage de rencontres. Une présentation du cinéma américain en 13 mythes urbains souvent vus dans des films (le temps, les gens, le restaurant, l'argent, le star, le libre, la sauce spaghetti, le bar, le chapeau, la station-service, le verre de whisky, l'oscar). Il était destiné à l'écriture et devient écrivain (« On est écrivain avant la première phrase de sa vie »). Bravo pour ce merveilleux voyage. Une biographie racontée d'une autre manière qui mérite d'être lue
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C'est un carnet de voyages avec dessins colorés et textes écrits à la main. C'est le carnet d'un exilé qui veut vivre son exil comme un voyage et son déracinement comme une ouverture. C'est le carnet d'un escargot qui trimballe sa bibliothèque sur son dos dans toute l'Amérique. C'est le carnet d'un homme curieux, érudit, amoureux des femmes (Ah....le grain de beauté de Kero, la chaussure rouge de Julie...) et de certains auteurs (Basho, Bukowski, Borgès, Erica Jong, Léon Gontran Damas , Ossip Mandelstam et d'autres que je connaissais pas et sur lesquels je n'ai pas pu partager toutes les considérations avec le sentiment d'être loin. C'est le carnet d'un amoureux de la vie , de la peinture (Hopper, Kahlo, van Dongen, ...), du cinéma (Fellini, Woody Allen, les scènes de bouffe dans les films de gangsters italo-américains,...), de la musique (Ah.. la scène dans le cabaret avec Nina Simone en fond sonore ...), des grands exilés (Madame de Staël, Mandela, Hugo, ...). C'est le carnet d'un nostalgique de son enfance mais pas trop (la découverte de la lecture , un régal), de son pays (Ah le thé avec du sucre, ...) qui s'interroge sans obsessions sur ses racines à Haïti (ses dictateurs, ses chiens, ses disparitions, ses armoires et ses mères, une valise en tôle et sa mère), critique littéraire mais supportable et pas flagorneur pour un sou,(Ah le portrait de Salinger ), chroniqueur des exotismes new yorkais, canadiens ou argentins mais sans être ennuyeux... (les voitures roses, les verres de vin, les japonais brésiliens, les new yorkaises maigres habillées en princesse avec des baskets et mangeant leur hamburger, le cinéma américain qui "carbure au présent de l'indicatif" ...).
C'est le carnet des rencontres cosmopolites avec leurs"parcelles d'émotion humaine supérieures au plus beau des concepts".
Je suis partie sans quitter ma chambre. Même si j'ai survolé quelques portraits, ce livre vaut le voyage.
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« le dictateur pensait me punir. Ce fut une récréation. » Ce livre est beau, ce livre est gai, l'oeuvre est jouissive et érudite. Les illustrations sont à l'image du ton : colorées, simples, lumineuses. Autrement dit, pour Dany Laferrière, l'exil qu'il a subi n'a pour autant pas été une douleur, et il veut le faire savoir. Alors il nous plonge dans son roman largement autobiographique. le lecteur vit son passage brutal de l'enfance dans la nature à l'adolescence à Port-aux-Prince. Puis sa vie d'exilé politique : il sait pourquoi il part, il tremble au passage de la douane, il perd ses repères. Puis nous vivons son exil littéraire et artistique : nous vivons avec lui la découverte de grandes auteures, les dizaines de rencontres parfois décisives pour son avenir -notamment celle qui a fait de lui un écrivain. L'arrivée à Montréal a aussi été un exil linguistique : il passe d'un pays où le Français est la langue pour être fort à un pays dans lequel c'est l'anglais qui compte pour être fort. Bref, L'exil vaut un voyage, même avec 500$ et la solitude en poche, parce qu'il est rencontres, découvertes et émerveillement perpétuels. Un roman graphique érudit qui donne aussi envie de lire ou relire des auteurs pour ceux qui seraient en panne d'inspiration pour l'hiver qui se prépare.
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critiques presse (2)
LeJournaldeQuebec
22 juin 2020
Entièrement écrit et dessiné à la main, ce nouveau livre où Montréal est à l’honneur entraîne les lecteurs dans l’imaginaire foisonnant de l’auteur, mais aussi dans ses réflexions toujours lucides et inspirantes sur l’exil, l’art et la vie.
Lire la critique sur le site : LeJournaldeQuebec
LeDevoir
22 juin 2020
Un kaléidoscope de vignettes revendiqué comme « roman », employé ici comme un synonyme de fiction. Preuve s’il en fallait que l’auteur de Je suis un écrivain japonais, se joue de toutes les étiquettes — et de l’idée même de roman.
Lire la critique sur le site : LeDevoir
Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
C'est étonnant qu'on parle de la mort du livre au moment où cet objet magique s'apprête à prendre son envol pour ce long voyage presque sans fin, car, on le sait, l'éternité guette le livre. Bien sûr qu'il ne gardera pas toujours sa forme actuelle (souvenez vous qu'il fut papyrus un jour)mais il reste encore dans cette forme que nous connaissons, l'objet le plus neuf, le plus vif, le plus moderne qui soit.
(...)
Je ne suis pas le seul à avoir été impressionné par le lecteur, son intensité du moins. Le photographe montréalais George S.Zimbel a traqué un peu partout dans le monde, et dans toutes les situations possibles cet animal étrange et fascinant. Pendant cinquante ans, il a observé l'homme absorbé par les mots. On cherche en vain d'où vient la lumière qui éclaire ce petit écran de papier? Elle remonte à la haute enfance, du temps où on ne pouvait s'endormir sans se faire accompagner par les fées, les diablotins, les princesses. On regarde les photos de Zimbel et on se dit qu'il n'y a pas de posture plus touchante et plus recueillie que celle-là. Et c'est une passion si forte que je me demande comment serait le monde sans livre.
https://www.babelio.com/livres/Zimbel-Le-Livre-des-Lecteurs/852273
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Il y a une stridence dans l'air, ces jours-ci. Chacun pense qu'il faut hurler pour se faire entendre. C'est à qui rapporte la nouvelle la plus sensationnelle. On joue constamment sur nos nerfs. Deux choses dominent notre époque. L'actualité et l'émotion. Tout cela débouche sur le vide.
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De l'exil
Dès mon arrivée dans cette petite chambre avec une fenêtre qui donne sur le Mont Royal je me suis constitué une minuscule bibliothèque avec uniquement des exilés. Toutes les formes d'exil.
Hugo Ovide Borgès "Peut-être
Nabokov Madame Mandela ma muse
Mandelstam de Staël désarmera-t-
Lezamalima Soljenitsyne Toussaint elle la colère
Louverture qu'elle a
provoquée."
Les tristes
(Ovide)
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Finalement je ne sais pas beaucoup de son problème. J'ai laissé le mien occuper tout l'espace. Chacun vit muré dans ses angoisses. C'est pas ainsi qu'on fera un monde.
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On n'a qu'à entrer dans la petite librairie de n'importe quel aéroport du monde : sept livres sur dix sont des best-sellers américains. Le reste de la planète se partage trois livres. Comment le goût se forme-t-il avec un goût unique? C'est là qu'arrivent ces guides des portes étroites qui nous indiquent d'autres passages. des passages qui débouchent sur des univers différents. et cette question se niche au cour même de la démocratie. on ne peut pas s'improviser démocrate. C'est un apprentissage. il est impossible de comprendre la notion de différence si on se nourrit tous à la même source.
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