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Nationalité : Italie
Né(e) à : Pise, Toscane , le 12/12/1963
Biographie :

Gipi, de son vrai nom Gian Alfonso Pacinotti, est un auteur et dessinateur de bande dessinée.

En avril 1994, il commence à publier des dessins et des nouvelles dans la revue satirique Cuore.
Ses premières histoires complètes en bande dessinée sortent dans le mensuel érotique Blue puis sont diffusées dans d’autres journaux italiens.

Depuis 2000, il se consacre en parallèle à la réalisation de courts métrages et longs métrages numériques, à travers la direction du label qu’il a créé : SantaMariaVideo - la télé qui ne transmet rien.

En 2004, pour Coconino Press et Actes Sud, il réalise une première histoire longue, "Notes pour une histoire de guerre". Cette œuvre reçoit le prix du Meilleur Livre de l’École Italienne au Festival Romics 2005, puis, en février 2006, le prix du Meilleur Album du très prestigieux Festival de la Bande Dessinée d’Angoulême ainsi que le Prix Goscinny.

En 2005, dans le cadre de la collection Ignatz chez Coconino Press, sort "Les Innocents". Ce récit a remporté le prix Max und Moritz 2006 du Meilleur Livre Étranger au Festival de la Bande Dessinée d’Erlangen et a été nominé aux Eisner Awards 2006.

En 2017, il remporte de nouveau plusieurs prix pour sa BD "La Terre des fils" (prix Ouest-France-Quai des Bulles, prix BD Utopiales et le grand prix de la critique ACBD, notamment), une œuvre très différente de ses précédents travaux, qui aborde d'autres vies que la sienne, au fil d'un récit post-apocalyptique en noir et blanc très maîtrisé.
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Source : /www.bacidallaprovincia.com
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Entretien avec Gipi (Gian Alfonso Pacinotti), à propos de son ouvrage La Terre des fils


22/01/2018


Vous évoquiez auparavant souvent votre intimité dans vos albums (avec comme point d`orgue Ma vie mal dessinée), mais avec La Terre des fils et son récit post-apocalyptique vous semblez vouloir élargir le propos à tout le monde, ou plutôt à chacun. Pourquoi ce changement ?


J`ai travaillé sur des histoires autobiographiques durant de longues années. Par chance (ou malchance), j`ai eu une vie plutôt mouvementée et ne manquais donc pas de sujets et d`événements pour m`inspirer et trouver des choses à raconter. Arrivé à plus de 50 ans, je me suis dit qu`il était temps de changer ça, puisque ma vie aussi a changé et que je suis passé d`un type vivant dans la rue à un petit bourgeois ordinaire, marié, habitant une maison avec jardin et deux chiens.

De plus, je voyais mes précédentes œuvres avec une sorte de méfiance. Quand j`ai raconté ces histoires personnelles, je l`ai fait très spontanément, naturellement, sans arrière-pensée ; mais aujourd`hui, en les relisant, elles me semblent toutes souffrir du même défaut : une sorte de demande d`amour secrète adressée au lecteur. Un besoin d`affection quasi-pathologique qui a conditionné les choix des thèmes et la manière de raconter ces histoires. Aujourd`hui j`ai évolué, et je n`ai plus un besoin aussi fort d`affection ; avec La Terre des fils j`ai voulu parcourir d`autres territoires, où seule l`histoire a de l`importance et où il n`y a pas de pacte affectif entre le lecteur et moi. Ce qui m`importe aujourd`hui, c`est que le lecteur veuille du bien à mes personnages, pas à moi.

Je crois que mon travail est plus mâture et j`espère que ce processus (à peine commencé) me permettra d`explorer encore d`autres territoires narratifs.


Au niveau graphique, votre style se fait plus dépouillé qu`habituellement, avec un retour au trait, le choix du noir et blanc, mais en même temps des planches assez élaborées. Est-ce que ce minimalisme soigné vous est venu dès le départ, par souci de cohérence avec le thème post-apocalyptique, primal, de la BD ?


Oui, absolument. L`une des premières choses que j`ai su, c`est que La Terre des fils serait intégralement en noir et blanc, sans couleur, sans aquarelle. Je voulais travailler avec ce qu`il y a de plus basique et primitif dans le dessin, sans superstructure émotive due à l`utilisation de la couleur ou de la peinture à l`aquarelle. J`avais besoin d`un dessin le plus minimal possible. Quand on fait une histoire en couleur, par exemple, c`est possible d`enlever les couleurs et d`avoir encore une histoire, mais avec le noir et blanc j`étais au niveau technique de représentation le plus bas, il n`y avait pas de niveaux supplémentaires que je pouvais enlever. Ce choix est dû au sujet du livre : dans un monde dont il ne reste pas grand-chose, la technique pour le représenter se doit aussi d`être « réduite à l`os ».




On distingue deux parties dans La Terre des fils, induites par le destin des deux personnages principaux. Sans trop en dévoiler : comment vous est venu le scénario ? Avez-vous changé vos habitudes de travail pour cet album ?


J`ai improvisé les 30-35 premières pages. Sans vraiment savoir ce que je racontais. C`est juste venu d`une pulsion, d`un désir presque érotique de représenter ces personnages, habillés comme ça, avec ces corps et ce type de contexte. J`ai ensuite arrêté de travailler dessus pendant plus d`un an, et c`est seulement à ce moment-là que j`ai compris de quoi parlait vraiment cette histoire. Alors j`ai écrit un scénario assez précis et j`ai travaillé sur l`album jusqu`au bout, en suivant ce script.

Il y a eu bien sûr des changements pendant la réalisation des dessins, parce que quand j`écris j`oublie toujours la puissance de la bande dessinée, de ce que je dessine, et j`ai alors tendance à trop écrire. J`ai par exemple retiré beaucoup de dialogues en passant du scénario écrit, au papier à dessin.


Y a-t-il un véritable renouveau de la bande dessinée italienne ces derniers temps ? Qu`est-ce qui marche en Italie ? Avez-vous des auteurs italiens à nous recommander ?


Ces 15 dernières années, les choses ont beaucoup changé en Italie. Quand j`ai commencé à faire des livres et de la BD, le panorama italien était dominé par les séries [les fameux fiumetti italiens, ndr], vendues dans les kiosques, et c`était très difficile de faire comprendre aux lecteurs qu`un autre mode de narration pouvait exister. Aujourd`hui c`est complètement différent, toutes les grandes maisons d`édition publient des romans graphiques, et certains auteurs vendent beaucoup. Bref, pour le dire autrement, tout ça rapporte plus d`argent qu`avant, et il y a effectivement pas mal de très bons auteurs en Italie ; mais je ne vais pas faire une liste, car je suis sûr d`oublier quelqu`un et ça me mettrait dans l`embarras !




La Terre des fils a déjà remporté plusieurs prix (dont le prix Ouest France-Quai des Bulles, celui de la BD de SF aux Utopiales), et vous faites partie des 10 finalistes pour les Fauves d`Angoulême 2018. Est-ce que pour vous cette reconnaissance de votre travail par des professionnels est importante ?


Oui, c`est important car faire de la BD est aussi un travail assez difficile. Vous devez rester très longtemps seul derrière une table, à vous casser le dos, et si au final votre travail vient à être apprécié, vous retrouvez un peu d`énergie pour commencer un nouveau livre.

En Italie, quand vous travaillez sur un roman ou une bande dessinée, vous n`avez pas d`avance de la part de l`éditeur, vous n`êtes pas payé avant d`avoir livré quelque chose. Alors vous devez investir votre temps et votre santé dans l`espoir qu`ensuite, une fois le livre publié, vous recevrez de l`argent pour vivre. Ca n`est pas toujours facile, et recevoir des prix te donne la force (ou l`inconscience) de repartir à zéro, pour une nouvelle BD.


Quels sont vos projets pour les mois qui viennent ? Allez-vous explorer d`autres territoires encore vierges pour vous ?


Je viens de finir le tournage d`un film dont je suis le scénariste et metteur en scène, mais dans lequel je suis aussi acteur. Un vrai effort. Un autre saut dans le vide. Mais je me suis beaucoup amusé, et ça m`a fait du bien de sortir un peu de la bande dessinée. Là je suis en train de travailler sur un roman graphique de science-fiction qui me plaît bien, j`ai écrit une première version du scénario mais c`est un travail très absorbant et je suis encore en train de récupérer de l`énergie avant de vraiment commencer.
On verra ce que ça donne !


Gipi à propos de ses lectures




Quel est le livre qui vous a donné envie d`écrire et/ou de dessiner ?


Tous les travaux d`Andrea Pazienza, les dessins d`Hugo Pratt, Maus d`Art Spiegelman et Stigmates de Lorenzo Mattotti. Ces œuvres m`ont permis de comprendre ce qu`on pouvait faire avec la bande dessinée.



Quelle est la bande dessinée que vous auriez rêvé d`écrire et/ou de dessiner ?


Pompeo d`Andrea Pazienza.

Quelle est votre première grande découverte littéraire ?


Peut-être La Trilogie des jumeaux d`Agota Kristof. En lisant ces livres j`ai l`impression d`avoir appris des choses qui m`ont servi pour faire de la BD. C`est aussi le cas avec Parlez-moi d`amour de Raymond Carver.

Quel(le) est le livre ou la bande dessinée que vous avez relu(e) le plus souvent ?


Maus d`Art Spiegelman

Quel(le) est le livre ou la bande dessinée que vous avez honte de ne pas avoir lue ?


Tout ce que je n`ai pas lu. Je n`ai jamais lu Watchmen d`Alan Moore et Dave Gibbons, par exemple.

Quelle est la perle méconnue que vous souhaiteriez faire découvrir à nos lecteurs ?


Chroniquettes de Giacomo Nanni. Un auteur italien que je considère comme un vrai génie de la BD contemporaine.



Quel est le classique de la BD ou de la littérature dont vous trouvez la réputation surfaite ?


Je ne veux pas répondre à cette question :-)

Avez-vous une citation fétiche issue de la littérature ?


« Mais je puis faire même ce que j`abhorre le plus », dans le Manfred de Lord Byron

Et en ce moment que lisez-vous ?


Rien en ce moment. Je ne lis pas souvent parce que je suis toujours pris par autre chose : l`écriture, le dessin, le tournage d`un film, les jeux vidéo sur ordinateur, la musique et l`écriture de chansons. Pour lire il faut que j`aie la fièvre, mais sans être malade quand même !

Découvrez La Terre des fils de Gipi aux éditions Futuropolis :



Entretien réalisé par Nicolas Hecht.


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- Pourvu qu'elle soit rapide... Je veux dire... La guerre... La guerre, comme tout, est ennuyeuse. Les premiers mois : excitants. Le départ des héros. La dernière nuit des amants. Mais après... Mais après... Tout est tellement lent.
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 Gipi
Et à quelle distance doivent exploser les bombes pour te faire dire qu'une guerre est la tienne ?
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Et à quelle distance doivent exploser les bombes pour te faire dire qu'une guerre est la tienne?
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- C'est quoi cette caisse ?
- Une Saab.
- Je suis dans une Saab, j'y crois pas...
- Une Saab 900 turbo. Avec ABS et déstringueur en série.
- C'est quoi un déstringueur ?
- un truc qui fait fondre les strings des nanas que j'embarque.
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Drame marocain.pages 83-84.
- Cette idée de l'Europe... Moi, je vais te dire, j'avais beaucoup d'amis qui pouvaient me faire entrer en Europe. Mais je ne voulais pas de l'Europe, moi. ça ne m'intéressais pas d'aller en Europe. Ce que je voulais ? Quand je suis parti pour le Maroc, ce que je cherchais ? je vais te le dire.
Un pays Africain. Un endroit que tu vois à la télé ressemble à un endroit qui, je vais te dire, si tu as un peu de cervelle, si tu as envie de te donner de la peine, de rencontrer les gens, c'est un endroit où tu peux retrouver des choses. Et même vivre bien, un peu. ça peut paraître bête... ça peut paraître bête, tous ces gens, comme moi, qui continuellement apprennent qu'il y a eu cent, deux cents morts noyés dans un naufrage et qui partent quand même.
Mais ils ne le font pas parce qu'ils sont stupides, ni parce qu'ils sont devenus fous. C'est seulement qu'ils y pensent et ils se disent... " Je suis ici. Et ici la vie est si difficile que je préfère la risquer. Quitte à mourir. Et tout changer. Et aller en Europe ! Là-bas, peut-être, je pourrai trouver quelque chose à faire, un travail, peut-être, à faire... Et gagner un euro, ou deux... Pour pouvoir manger. Plutôt que l'aumône d'un morceau de pain. Peut-être."
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Sur les causes et les motifs qui menèrent à la fin on aurait pu écrire des chapitres entiers dans les livres d'histoire.

Mais après la fin aucun livre ne fut plus écrit.
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faire le patriote, ça veut dire que tu fous ce qui te plait, mais tu dis que tu le fais pour la patrie.
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Il y a un film où on voit des jeunes qui dorment dans une tente comme celle-ci. Ils se réveillent en pleine nuit, il y a des lumières à l'extérieur qui projettent des ombres sur les parois de toile. Ce sont des ombres grotesques de monstres difformes et tout autour, on entend comme des grognements de sangliers. Mais on découvre que ce ne sont pas des sangliers normaux, ce sont des gens transformés qui flairent la terre comme si c'étaient des bêtes et qui ont le museau allongé, comme des fourmiliers énormes, dégingandés. Et ils bavent. Et ils sucent et aspirent tout.
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 Gipi
Tout est né de mon désir d'être quelqu'un de bien, mais comment fait-on pour être quelqu'un de bien ? Tous les connards qui existent sur terre, en naissant, ne voulaient-ils pas devenir quelqu'un de bien ? Sont-ils seulement conscients de ce qu'ils sont ?
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Un jour, un jour, chacun de ses gestes changera. Chacun des objets changera. Tu n'auras plus aucune de tes anciennes sensations. Vois comme ton ombre s'allonge. Si cela arrivait à l'improviste. Si tu savais. Si l'homme de dix-huit ans savait
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